Le problème de la fermeture des hammams n'est plus de mise dans la région de Rabat. A nouveau, ils ont désormais ouvert leurs salles d'eau à leur clientèle. Eclairage. Depuis le déclenchement de la crise sanitaire due au Covid-19, la question de la fermeture ou l'ouverture des hammams a fait couler beaucoup d'encre. Le rétropédalage des décisions politiques ne faisait que mettre les professionnels dans la mouise. Ces derniers, étant les plus impactés, ont enfin repris leurs activités habituelles tant attendues par les Marocains, dont le hammam fait partie intégrante de leur quotidien. Contacté par nos soins, Rabie Ouaacha, président de la Fédération nationale des associations de propriétaires et gérants de hammams traditionnels et douches au Maroc, a déclaré qu'ils ont « à nouveau rouvert leurs portes depuis les deux derniers jours de février », ajoutant que « progressivement, tous les hammams du Royaume ont ou procéderont à la réouverture de leurs locaux, mis à part ceux de Casablanca ». « Depuis la nouvelle décision en date du 27 janvier 2021, ayant privé les habitants de Rabat et ses alentours de leurs rituels traditionnels, la Fédération a engagé un dialogue « responsable » et « sérieux » avec les autorités compétentes pour trouver un terrain d'entente afin de résoudre cette problématique et permettre ainsi aux travailleurs de gagner dignement leur vie », a-t-il déclaré. « La discussion résout tous les maux » Le sujet a été fortement médiatisé et relayé par divers médias nationaux, ce qui a fait que de nombreux acteurs ont appelé à l'organisation des sit-in de protestation contre la poursuite de la fermeture des hammams, notamment dans la ville de Casablanca. Cependant, selon le président de la Fédération, « ce genre de problème ne peut se résoudre qu'à l'amiable. Il ne sert à rien de jouer au bras de fer avec les autorités puisque le principe de dialogue est une condition sine qua non pour résoudre « tous les maux » ». « Nous condamnons fortement ces pratiques que notre Fédération considère comme étant une grave menace et une atteinte à la stabilité du pays », a-t-il poursuivi. M. Ouachaa a appelé les professionnels à garder leur calme, à agir avec responsabilité et à respecter au pied de la lettre les mesures préventives mises en place par les autorités sanitaires. A Casablanca, la colère gronde Au cœur de la métropole, les travailleurs de ce secteur ne semblent pas être satisfaits des décisions gouvernementales. Ils se sont ainsi vus dans l'obligation d'organiser, mardi 9 mars, un regroupement pour mettre en lumière leurs doléances qui, selon le président de l'Union générale des entreprises et des professions (UGEP), Ahmed Afilal El Alami Idrissi, ne sont pas prises en considération malgré les lourdes conséquences sur les travailleurs. « Nos revendications sont tout à fait légitimes. Nous ne voyons aucune raison pour laquelle les hammams de Casablanca, particulièrement, restent fermés, sachant que la situation épidémiologique à l'échelle nationale a connu une baisse considérable », s'estil défendu. Il a ajouté que « le ministre d'Etat chargé des droits de l'Homme et des relations avec le parlement, Mustapha Ramid, avait déclaré à la Chambre des Représentants qu'il y aura une indemnisation pour les travailleurs des bains maures, or, nous attendons toujours à ce que cela soit réalisé ». Siham MDIJI Facebook : le nouveau guide des hammams Pendant la fermeture des hammams, les internautes ont fait de Facebook un lieu inédit pour le partage des adresses des bains maures qui étaient encore ouverts. Les Facebookers se réjouissent de partager leurs expériences vécues dans les hammams des régions avoisinantes, indiquant également l'adresse, les horaires d'ouverture et les mesures sanitaires adoptées. Sur de nombreux groupes, nous retrouvons des posts comme«#SOSDETENTE, je cherche de bonnes adresses et des recommandations de hammams dont les portes sont actuellement ouvertes», ce qui, sans doute, reçoit un grand nombre de réponses en très peu de temps.