Alors que le gouvernement a invité le parlement à tenir une session extraordinaire à partir du 2 mars pour examiner et voter les lois électorales et autres textes à caractère urgent, les discussions s'enchainent au sein de la commission de l'Intérieur, dans la perspective de la préparation des amendements. La réforme électorale continue son périple législatif. Le Conseil de gouvernement, tenu vendredi, a adopté un décret invitant le parlement à tenir une session extraordinaire à partir du 2 mars pour le vote des lois électorales. Les groupes parlementaires s'emploient à élaborer ou à peaufiner leurs amendements, en parallèle avec les discussions au sein de la commission de l'Intérieur, dont la dernière réunion a eu lieu jeudi. Le Parti de l'Istiqlal a rassemblé ses députés, dans une journée d'étude, tenue ce vendredi, afin de disséquer les nouvelles lois électorales. Des sources proches du dossier nous ont indiqué que les amendements sont en cours de préparation et seront dévoilés mardi prochain. Une partie des amendements de l'Istiqlal, qui font le consensus, pourraient être présentés en commun avec les groupes de l'opposition à savoir ceux du PAM et du PPS, sachant que les trois formations avaient présenté conjointement leurs propositions de réforme de la loi électorale au ministère de l'Intérieur, dans le cadre d'un mémorandum commun. Omar Hjira, député istiqlalien, a clairement affirmé la prédisposition des héritiers de Allal El Fassi à assurer le vote des lois électorales dans un climat consensuel. En plein examen législatif, les divergences ne manquent pas, statut des jeunes et des MRE, quotient électoral, rôle du ministère de l'Intérieur dans le processus électoral, tout est mis sur la table. La question des listes régionales et de la participation des jeunes et des MRE a été au centre des discussions. Lors de la réunion de la Commission de l'Intérieur de la chambre haute, les députés ont appelé à revoir la place des jeunes et des Marocains résidants à l'étranger dans les circonscriptions régionales, qui remplaceront la circonscription nationale, en vertu de la nouvelle réforme. Tandis que la réforme tend à attribuer les 90 sièges des conscriptions régionales aux femmes, le chef de file des députés istiqlaliens, Noureddine Moudiane, a clairement exprimé l'attachement du parti de l'Istiqlal à réserver aux jeunes et aux MRE de nouvelles circonscriptions, par la réduction des circonscriptions locales (Il existe 300 circonscriptions, en plus des 12 circonscriptions régionales). Les amendements devraient trancher les différences de points de vue sur cette question. A cet égard, le ministre de l'Intérieur Abdelouafi Laftit a réitéré que la parité est une finalité, ajoutant que les textes soumis aux députés ne sont que le fruit des pourparlers entre les partis politiques. Jusqu'à présent, ce qui parait faire le consensus entre les formations politiques est la fin du cumul des mandats, sachant que plusieurs députés tels que Omar Hjira ont reconnu la difficulté pour un parlementaire de gérer simultanément une commune sans que cela ne perturbe son mandat législatif. Outre cela, le changement du jour pour la tenue des élections devient, de plus en plus, une évidence. M. Hjira avait proposé le mercredi, au lieu du vendredi, journée où les citoyens vaquent à leurs devoirs religieux, et aux visites familiales. Par ailleurs, en réaction aux remarques de quelques députés sur l'interférence des agents d'autorités dans le processus électoral, le ministre de l'Intérieur a refusé catégoriquement toute implication de son département dans les élections, arguant que « cette époque est révolue », et que le ministère fait tout le nécessaire pour prévenir ce genre de comportements.