Les habitants de Témara sont en colère et appellent, par le biais d'une pétition, les autorités compétentes à mettre fin à l'anarchie qui sévit dans le secteur des taxis, et ce, par la mise en place des compteurs pour la détermination du prix de chaque course parcourue. Dans la ville de Témara, la circulation des petits taxis sans compteur continue de susciter moults réactions parmi les passagers. Ces derniers qui sont, souvent, victimes de prix jugés exorbitants, ont décidé de lancer, en janvier dernier, une pétition destinée au gouverneur de la préfecture Skhirat-Témara, pour dénoncer « l'anarchie » et la situation « hasardeuse » que vit ce secteur. « Une querelle entre le client et le conducteur est toujours envisageable, car le prix d'une même course peut varier d'un taxi à un autre sans aucune justification », a déclaré à « L'Opinion » un acteur de la société civile qui a préféré garder l'anonymat, ajoutant que « le chauffeur impose des prix approximatifs selon ce qui lui chante. Parfois, les prix sont convenables, mais cela doit être inscrit dans un cadre légal qui protège le passager de toute arnaque ». Une pétition pour faire cesser ce «calvaire» Notre interlocuteur a expliqué que «nous souhaitons par la présente pétition la mise en application des dispositions de la décision de la commune, adoptée en 2017, relative à la définition des conditions générales de la circulation et l'usage professionnelle des grands et petits taxis dans la préfecture de Skhirat-Témara ». La même source a affirmé que « la signature de cette pétition intervient après qu'il ne soit plus possible de vivre avec cette situation chaotique qui, dans l'absence, de tout contrôle, surveillance ou de suivi, laisse une grande place aux excès, particulièrement à toute augmentation de prix qui peut aller jusqu'à 60 dirhams le soir ». « Généralement, les courses ne coûtent pas moins de 10 dirhams, en plus de l'ajout de 5 dirhams à partir du coucher du soleil. Ce qui est, pour la grande majorité, abusif et arbitraire, car la distance parcourue ne vaut pas toujours ce prix », a-t-elle poursuit. Les « Taximen » adhèrent au système de compteur Contacté par nos soins, Brahim Maqboul, conducteur du taxi et membre de l'Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), a déclaré que « les professionnels des petits taxis sont prêts à installer des compteurs à bord de leurs véhicules, mais à une condition : c'est que les grands taxis doivent arrêter d'empiéter sur notre périmètre », ajoutant que « nous avons même signé une convention avec une entreprise spécialisée dans la mise en place des compteurs, limiteurs de vitesse, système de géolocalisation, etc.sans oublier que les tarifs sont déjà définis, maintenant, c'est la commune qui doit trouver une solution à cela pour trouver un terrain d'entente entre les professionnels et les usagers ». Selon M. Maqboul, il n'y a jamais eu de compteurs dans les taxis depuis 1986, mais cela ne veut nullement dire que nous nous y opposons. Et d'ajouter « la décision de la commune de 2017, est bel et bien la preuve que les chauffeurs de taxis souhaitent depuis longtemps leur mise en place, car, en plus de la satisfaction de deux parties, il mettra fin à toutes les tentions dont l'opinion publique est déjà au courant ». Le ras-le-bol des taximen Du jamais vu dans les manifestations à la capitale. Mardi 30 juin, des chauffeurs de grands taxis de la région de Rabat-Salé-Kénitra ont choisi de faire entendre leur voix, au quartier Al Kamra, en enroulant des chaînes autour de leurs torses nus et scandant des slogans pour appeler le gouvernement à les autoriser de reprendre leur activité normale, comme c'est le cas des bus, trains et tramways. C'est la deuxième manifestation, après celle tenue le 18 juin 2020 dernier à Salé. Depuis l'été 2020, le gouvernement fait la sourde oreille et les mesures qu'il a prises ne semblent pas plaire aux taximen en colère. Siham MDIJI