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Kawtar Hafidi : Pour une stratégie nucléaire 100% marocaine
Publié dans L'opinion le 24 - 01 - 2021

Le nucléaire peut être une source complémentaire aux énergies renouvelables, selon la physicienne, Kawtar Hafidi
- Nous avons assisté à un raffermissement des relations entre le Maroc et les USA. A votre avis, ce rapprochement pourrait-il donner un nouvel élan à la physique nucléaire au Maroc ?
- Les relations entre les deux pays sont fortes depuis des siècles. Sur le plan du nucléaire, des choses prometteuses peuvent être faites grâce au développement de la recherche scientifique dans le domaine de la physique nucléaire. A ce titre, on peut citer le développement de la médecine à l'astrophysique et de la production d'énergie. Beaucoup de Marocains du monde ont une grande volonté de développer ce domaine au Royaume, mais le gouvernement marocain doit faire part de sa volonté, en menant une stratégie et une feuille de route précises et veiller à l'appliquer. Cela ne dépend que du Maroc. L'importance de la recherche scientifique en général se voit actuellement suite à l'avènement de la pandémie du nouveau Coronavirus. Au lieu de développer son propre vaccin anti-Covid-19, on attend d'être servis par les "maîtres du monde".
- Au niveau de la physique nucléaire, comment pourriez-vous aider le Maroc à développer sa propre stratégie ?
- Actuellement je ne mène pas beaucoup de recherches scientifiques sur la physique nucléaire, mais je développe des stratégies dans notre laboratoire, qui sont liées aux domaines liés au nucléaire, dont la cosmologie, la nanotechnologie et les batteries pour stocker l'énergie. donc une grande vision pour le Maroc qui peut lui être très utile. Le Royaume a besoin de mener des études stratégiques. Je crois qu'il y en a mais il faut les voir, les étudier, et par la suite profiter de l'expertise de pays avancés dans ce domaine. Mon rôle n'est pas de dicter la stratégie. C'est aux élus du pays de le faire. Je suis prête à partager avec eux mon expertise pour pouvoir l'implémenter.
- Si vous étiez au Maroc, donneriez-vous la priorité à la recherche en physique nucléaire ou au développement des applications de l'énergie nucléaire ?
- Si j'étais chargée de développer une stratégie de recherche au Maroc, la recherche nucléaire ne serait certainement pas ma priorité. C'est parce que la physique nucléaire est distincte de l'énergie nucléaire. Il faut faire la part des choses. La physique nucléaire sert à comprendre les interactions et le rôle de chaque élément de notre univers. C'est fondamental. En revanche, pour faire de la recherche dans ce champ, il faut avoir une technologie avancée et des ordinateurs performants, ainsi qu'une Intelligence Artificielle et des matériaux développés. Par contre, l'énergie nucléaire est un domaine d'une grande importance autant sur le plan scientifique que sur l‘économique, qui peut être une source considérable, complémentaire aux énergies renouvelables.
- Selon vos observations, quel est l'état des lieux de la physique nucléaire au Maroc ?
- D'après mes premières années d'études supérieures à Rabat, je peux affirmer que le Royaume a de bons professeurs de physique nucléaire, engagés avec des efforts personnels, comme le Pr. Rajae Cherkaoui El Moursli. Malheureusement, la physique nucléaire expérimentale nécessite des investissements faramineux pour équiper des laboratoires. J'ai quitté le Maroc depuis 25 ans. Depuis, je ne vois pas que les choses avancent au pays (nous explique-t-elle avec amertume, presque les larmes aux yeux). Les efforts fournis par les Professeurs engagés ne peuvent qu'être marginaux. Il faut installer tout un écosystème pour encourager la recherche scientifique. Cela commence par l'éducation. J'espère que cela va changer pour le mieux.
Recueillis par Safaa KSAANI
Portrait
Lorsque la science devient une vocation
L'experte des réacteurs nucléaires, âgée de 48 ans, est née à Rabat où elle obtient son Baccalauréat, option sciences mathématiques, au Lycée Moulay Youssef, un prestigieux lycée de la Capitale.
Décidée à tout prix de devenir chercheuse, Kawtar Hafidi s'est dirigée assez naturellement vers des études scientifiques, pour décrocher une Licence en mathématiques et physiques. "Durant ces années, j'ai vu que le fait d'associer la physique et les mathématiques peut donner des résultats très intéressants", nous raconte-t-elle sur un ton nostalgique.
Elle part ensuite à Paris pour suivre des études approfondies en physique nucléaire et physique des particules et des matériaux. Elle a pu bénéficier d'une bourse pour préparer une thèse de Doctorat en physique nucléaire, entre 1996 et 1999, et ce, au sein du Commissariat d'énergies atomiques (CEA) à Paris-Sacley.
Peu de temps après son Doctorat, Kawtar Hafidi réussit à attirer l'attention de responsables dans la sphère scientifique américaine. Elle signe alors son premier contrat de travail. Son mari, physicien nucléaire également, a été recruté par la même instance.
Après des années de labeur en tant « qu'exploratrice de phénomènes énergétiques », elle retourne au laboratoire « Jefferson Lab », où elle est chargée de recherche et développement portfolio.
"En 2018, je suis devenue directrice de la division de la physique au sein de l'Argonne National Laboratory, relevant du département américain de l'énergie (DOE), où je gère plusieurs disciplines liées à la physique nucléaire", nous raconte la physicienne en toute modestie.
A ce poste, elle donne le tempo des programmes de recherche et développement, coordonne les dizaines de partenaires scientifiques associés, s'assure de la bonne tenue des objectifs dans les délais établis. Un rôle de chef d'orchestre qu'elle joue à la perfection.
S. K.
Repères
Un parcours et des récompenses
Aux commandes d'Aragonne, l'un des laboratoires nucléaires les plus prestigieux des Etats-Unis depuis 2017, Kawtar Hafidi a remporté plusieurs Prix, pour ses recherches scientifiques. Membre de l'American Physical Society et membre de l'Association des femmes de la science, elle obtient en 2010, le Prix du mentor exceptionnel du bureau des sciences du département américain de l'énergie. En 2011, c'est le Prix Chicago Innovator de l'Association pour les femmes de la science. En 2012, elle ajoute à son blason le Prix de pinnacle of Education de l'université de Chicago et d'Argonne. En 2014, elle obtient le Prix Argonne pour la diversité des femmes des sciences et de la technologie.
Energie nucléaire : Accord de coopération entre le Maroc et la Hongrie
Un accord de coopération a été signé mardi 19 janvier entre le Centre National de l'Energie, des Sciences et des Technologies Nucléaires (CNESTEN) et le Centre de recherches énergétiques de Hongrie, en vue de renforcer la coopération dans le domaine de l'énergie nucléaire. Signé par le directeur général du CNESTEN, Khalid El Mediouri, et le directeur général du Centre de recherches énergétiques de Hongrie, Akos Horvath, cet accord permettra de renforcer davantage les relations de coopération entre les deux centres en matière d'applications des sciences et technologies nucléaires, et ce, dans différents secteurs, notamment celui économique.


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