Le prolongement des mesures restrictives pour une semaine de plus, annoncé dans la soirée du mardi 12 janvier, est venu porter le coup de grâce aux restaurateurs et autres professionnels des métiers de bouche. L'annonce du prolongement des restrictions gouvernementales portant couvre-feu sur tout le territoire national de 21h à 6h, et la fermeture des commerces, petits et grands, ainsi que les cafés et les restaurants à compter de huit heures du soir, n'a pas été accueillie à grands bras dans le milieu des professionnels des métiers de bouche. Nous l'avions d'ailleurs relaté sur les colones même de ce journal : les répercussions de ces mesures sanitaires ont affecté de manière drastique les 100.000 professionnels et entreprises du secteur. En cette période de restriction, « le chiffre d'affaires des restaurateurs a été divisé par deux, voire par trois », déplore Hamza Aboulfeth, fondateur de FOD Maroc, franchise marocaine de restaurants présente à Casablanca et Marrakech. Notons à ce titre un repli des chiffres d'affaires en 2020 allant de 35% à 95% et une augmentation du taux de déficit à plus de 50%, relaté dans un communiqué de la Confédération Marocaine des Métiers de Bouche (CMMB), datant de la semaine dernière. D'autant plus que « plusieurs parmi ces professionnels, affligés par les contraintes conséquentes, se sont retrouvés dans l'obligation de fermer boutique », nous confie Aboulfeth. Une situation tragique qui n'est toutefois pas manifestée dans le communiqué de la CMMB, rendu public mercredi 13 janvier 2021. Les professionnels de la Confédération se suffisent dans ledit communiqué à annoncer que les restaurateurs pourront de nouveau recevoir et servir les clients sur place et de saluer les restaurateurs pour leur « interaction positive » avec les dispositions entreprises et pour leur engagement dans le respect des mesures de précaution. Cependant, la CMMB aurait omis de mettre la lumière sur l'insuffisance des mesures gouvernementales pour relancer ce secteur et sauver les restaurateurs d'un risque de faillite imminent. A ce propos, le fondateur de FOD Maroc évoque deux points essentiels. D'une part, les horaires de restriction ne prennent pas en considération la nature du métier, puisqu'à en croire les propos de Hamza Aboulfeth, en temps nomal, les restaurateurs font leurs profits en majorité après 20h. Aujourd'hui, avec les restrictions, « on fait 80% du peu du chiffre d'affaires qu'on enregistre de 19h à 19h30 », explique-t-il, ajoutant qu' « au vu de cette affluence remarquable en un temps restreint de 30 minutes, nous ne pouvons même pas réduire l'équipe pour baisser les charges ». D'autre part, Hamza Aboulfeth avance qu' « il est inconcevable de demander aux restaurateurs de payer toutes les charges sans aucune facilité ou éxhonération, et de gratter en grande partie dans leurs entrées ». La situation des restaurateurs ne risquerait toutefois pas de s'améliorer dans les semaines qui suivent. Une source bien informée nous avait confié que « ces mesures resteront en vigueur tant que la campagne de vaccination n'est pas lancée ».
La FMF appelle le CVE à prendre des mesures tangibles La Fédération Marocaine de la Franchise (FMF) a également émis un communiqué récent dans lequel elle appelle le Comité de Veille Economique (CVE) et le ministère de l'Industrie à fournir davantage d'efforts pour sauver le secteur de la sinistrose. Loyers, compléments de salaires, impôts et taxes, remboursement des emprunts bancaires... sont autant de charges auxquelles font face les entreprises du secteur de la restauration, alors que leurs établissements sont fermés, subissent des réductions d'horaires ou sont limités à la vente du « prêt à emporter ». L'appel de détresse des restaurateurs La Confédération marocaine des métiers de bouche (CMMB) a appelé, dans son communiqué datant de la semaine dernière, à l'inclusion de ce secteur dans le Plan national de relance économique, compte tenu de son importance en termes de création d'emplois et d'investissement, et de son rôle majeur dans la stimulation de la consommation nationale. La CMMB a appelé, dans ce sens, à une réunion urgente avec le Comité de Veille Economique (CVE), le ministère de l'Industrie, du Commerce et de l'Economie verte et numérique, la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et la Fédération des Chambres marocaines de commerce, d'industrie et de services.