Les nouvelles mesures de restrictions sanitaires annoncées par le gouverment pour les trois prochaines semaines sont venues porter le coup de grâce à de nombreux opérateurs touristiques. Le département du Tourisme et l'ONMT (Office National Marocain du Tourisme) enchainent les tournées dans les différentes régions du royaume. Objectif : rassurer les professionnels du tourisme que la reprise est sur les bons rails et qu'ils peuvent espérer. Sauf que les dernières mesures sanitaires prises par le gouvernement et entrées en vigueur le 23 décembre ne semblent pas corroborer ce message porté par les autorités du tourisme. De nouvelles restrictions sont, en effet, venues s'ajouter à celles qui étaient déjà en vigueur. Dans le détail, le couvre-feu a été étendu à tout le territoire national. Et plus encore, les restrictions sont plus strictes dans les villes touristiques phares du pays à savoir Marrakech, Tanger, Agadir et Casablanca où il a été décidé de la fermeture totale des restaurants pour les trois prochaines semaines, dans cette période de fête. Les établissements hôteliers non plus ne sont pas mieux lotis. Un coup de grâce pour le secteur, selon de nombreux professionnels. Lire aussi| Retail Holding prend une participation au capital de RMK Holding Ces derniers ne savent même plus à quel saint se vouer. Même si l'ouverture d'une quinzaine de lignes aériennes annoncée, il y a quelques jours par l'ONMT et la RAM, avait remonté le moral aux professionnels du tourisme, il va sans dire que la lueur d'espoir s'est éteinte pour nombre d'opérateurs. Voilà plus de 6 mois maintenant que le tourisme se meurt de la pandémie du coronavirus. Plusieurs hôtels fermés ou partiellement fermés, des restaurants tournant à 30% ou 50% de leur capacité habituelle dans certaines villes à cause des restrictions liées aux mesures de précaution sanitaire... Pour la corporation des hôteliers, les efforts de la Royal Air Maroc et de l'Office national marocain du tourisme sont les bienvenus pour booster le redémarrage de l'activité touristique dans le royaume. « Les annonces d'ouverture de nouvelles lignes ces derniers jours sont une bonne nouvelle pour le secteur hôtelier. Cela va renforcer le flux de touristes qui a drastiquement baissé ces derniers mois à cause des restrictions pour mieux contenir la pandémie », confie Lahcen Zelmat, président de la Fédération nationale de l'industrie Hôtelière. « Mais, tant que les restrictions restent en vigueur, tant que la mobilité, rien qu'à l'intérieur du pays, reste réduite, il est clair que nous ne pouvons espérer quelque chose. Nous demeurerons dans le flou tant que cela continue », poursuit-il. Lire aussi| MoU Maroc-USA : tout ce qu'il faut savoir sur les domaines d'investissement identifiés Pour sa part, la Confédération marocaine des métiers de bouche, regroupant la Fédération marocaine des traiteurs, la Fédération nationale des pâtisseries et boulangeries, la Fédération marocaine de la franchise et la Fédération des cafés et restaurants rapides, a récemment interpellé le gouvernement sur sa dernière décision. Ainsi, dans un courrier adressé au Chef du gouvernement, la corporation attire l'attention de l'Exécutif sur « la gravité et la criticité de la situation des commerces face à une décision de fermeture de trois semaines ». Même si elle a fait savoir qu'elle adhère aux mesures prises par les autorités, la CMMB a néanmoins alerté le gouvernement sur le caractère «mortel» de cette décision pour les franchises, restaurants et cafés. « Comment l'Etat va-t-il accompagner ces entreprises dans le maintien de leur survie et le respect de leurs engagements vis-à-vis des collaborateurs, des bailleurs, des banques, des fournisseurs, et de l'Etat? », telle est la question que les professionnels posent désormais aux autorités.