Essayant de justifier les mesures timides du gouvernement à l'égard des docteurs, Saaïd Amzazi a présenté devant les élus de la nation des arguments pour le moins insatisfaisants. Lors de la session plénière législative de la Chambre des Conseillers, mardi 05 janvier, des chiffres rapportés par les istiqlaliens concernant la situation des doctorants et des titulaires de doctorat, il en ressort que le chômage dans leurs rangs représente une proportion de 23% de leur nombre. En outre, selon une étude du Conseil supérieur de l'éducation, neuf doctorants sur dix abandonnent leur thèse, soit un taux d'abandon qui s'élève à plus 90%, pour plusieurs raisons, notamment « le manque de financement, un encadrement démotivant et l'accès limité et difficile à l'information », nous rapporte un thésard à l'Université Hassan2 de Casablanca. Le taux d'obtention de diplôme de doctorat, quant à lui, ne dépasse pas 8% des doctorants. Le groupe istiqlalien « Pour l'Unité et l'Egalitarisme » a également mis en exergue l'augmentation des protestations et grèves de ces catégories et l'absence d'égalité des chances parmi eux. D'ailleurs, les doctorants fraîchement diplômés dénoncent la négligence du gouvernement face à leurs demandes et la décision de les priver du statut de chercheur, pour en faire de simples étudiants. Ils revendiquent d'être intégrés dans la Fonction publique et d'avoir la possibilité de passer les concours de professeurs universitaires. Une ouverture de postes qui ne concerne actuellement que les fonctionnaires titulaires d'un doctorat, et écarte les doctorants en situation de chômage. Pour leur part, les fonctionnaires titulaires d'un doctorat, qui ont passé plus de trois ans à militer pour une réponse favorable à leur cahier revendicatif, appellent à la création d'un statut spécial qui leur offrirait les mêmes avantages que les enseignants-chercheurs. Ils exigent également d'être affectés aux universités, écoles et instituts supérieurs afin d'y exercer le métier d'enseignant-chercheur. La réponse timide d'Amzazi Répondant à la question du groupe istiqlalien, le ministre de l'Education nationale, de la Formation professionnelle, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Saaïd Amzazi, a démenti toute exclusion des nouveaux titulaires de doctorat des concours de l'enseignement supérieur. À en croire le ministre, le problème résiderait dans le nombre de thèses doctorales discutées annuellement qui atteint 2.500 thèses dans les différentes universités du Royaume. Face à ce nombre, le gouvernement ne prévoit que 1.400 postes budgétaires répartis entre les postes créés pour les nouveaux diplômés, à raison de 700 postes, ceux créés pour les fonctionnaires titulaires d'un doctorat et incluant le transfert de postes pour ces derniers, explique-t-il. M. Amzazi a également indiqué que les universités favorisent désormais les nouveaux doctorants, et a souligné la possibilité d'augmenter les postes nouvellement créés pour donner plus d'opportunités aux nouveaux titulaires d'un doctorat.