Malgré la crise politique et diplomatique qui sévit entre les gouvernements espagnol et marocain, en raison de certaines déclarations officielles dans les deux pays, les intérêts économiques et commerciaux imposent coopération et coordination. Ceci est confirmé par l'annonce de l'adhésion au processus de déplacement de travailleuses marocaines vers l'Espagne pour travailler dans les champs de fruits rouges dans la province de Wilba. Cette annonce est intervenue à un moment où la peur commençait à gagner des milliers de travailleuses de voir annuler ou retarder leur voyage pendant la saison agricole en cours, en raison du coronavirus. D'autant plus que la pandémie a empêché, au cours de la dernière saison, environ 14.000 travailleuses de se déplacer vers le voisin du Nord. Seules 7081 travailleuses ont réussi à atteindre Wilba avant la fermeture des frontières entre les deux pays dans la seconde quinzaine de mars dernier. À cet égard, le chef du syndicat des jeunes agriculteurs et éleveurs de Wilba, Manuel Piedra, a révélé que le premier lot de travailleuses marocaines est arrivé, mercredi soir, à Wilba depuis le port de Tanger, pour contribuer à la saison de récolte des fruits rouges, soulignant que ce premier lot comprend 500 ouvrières. 3656 autres femmes devraient les rejoindre prochainement, chacune devant disposer d'un test PCR négatif. La même source a indiqué que le nombre de Marocaines qui rejoindront cette saison l'Espagne atteindra 14.000 ouvrières avant la fin du mois de mars prochain. Les travailleuses se voient octroyer un visa spécial qui leur permet de travailler en Espagne pour une période de 6 mois, sous réserve qu'elles reviennent au Maroc au terme de la saison agricole à la fin du mois de juin prochain. Si 14.000 Marocaines poussaient un soupir de soulagement en retournant dans les champs espagnols pour assurer une source annuelle importante de revenus, il y a 5500 nouveaux travailleurs marocains qui n'ont pas eu la chance de profiter de cette opportunité, car ils ont été sélectionnés fin 2019 sur la base de leur déménagement en Espagne en mars 2020, mais la fermeture des frontières les a empêchés de traverser l'été dernier. Afin d'inciter les femmes marocaines à retourner à leur pays et ne pas suivre l'exemple de celles qui sont restées ces dernières années une fois la saison agricole terminée, l'Espagne leur a accordé le privilège de revenir chaque année travailler dans les mêmes domaines. Tout comme il est question de la possibilité d'accorder un visa de long séjour à celles qui ont travaillé pendant quatre années consécutives, dans les mêmes domaines, sans problèmes ni irrégularités.