En phase ultime d'examen législatif, le projet de loi des finances 2021, continue de susciter l'ire des groupes parlementaires, particulièrement ceux de l'opposition, du fait que seulement 25 sur 201 amendements ont été acceptés par l'exécutif. Ils considèrent ainsi le budget 2021 comme un "simple document comptable", incompatible avec la conjoncture actuelle. Il parait que le projet de loi des finances 2021 passera par la Chambre des conseillers sans subir de changements considérables. Sur 201 amendements, le gouvernement n'a accepté que 25 propositions, dont 76% émanant des groupes de l'opposition parlementaire. C'est ce qu'a annoncé le ministre de l'économie et des finances, Mohammed Benchaâboun, ce vendredi, lors de la séance réservée à l'examen du budget de 2021. Parmi les rares amendements approuvés par l'Exécutif, on trouve celui relatif à l'exonération de l'IR, des salariés ayant retrouvé leurs postes d'emploi après une rupture due à la crise du covid-19 dont le revenu ne dépasse pas 10 000 dirhams, cette mesure est valable pour la durée qui s'étend entre début mars et fin septembre 2020. Une autre mesure importante pour les auto-entrepreneurs a été retenue, lesquels seront désormais intégrés, à l'instar des professionnels, commerçants et artisans, dans le régime de la contribution professionnelle unique, en payant un droit complémentaire, comme l'a indiqué Mohammed Benchaâboun. Une décision défendue par l'Union générale des entreprises et des professions et le groupe istiqlalien de l'Unité et de l'Egalitarisme qui s'en sont félicités. Elle permettra à plus de 27000 auto-entrepreneurs de bénéficier de la couverture médicale. Outre cela, les dons aux associations et organisme d'utilité publique seront défiscalisés suite à un amendement retenu par le gouvernement. Par ailleurs, la réticence de l'Exécutif à l'égard des propositions des conseillers n'a guère plu aux groupes de l'opposition, insatisfaits du texte proposé par Mohammed Benchaâboun. Le groupe istiqlalien de l'unité et de l'égalitarisme a estimé que les mesures du PLF restent "timides" pour faire face aux effets de la crise notamment en ce qui concerne les secteurs sociaux et la poursuite de la mise en œuvre des chantiers les plus importants des secteurs de la santé, de l'éducation et de l'emploi en ces temps de pandémie, relevant que ce projet n'est pas à même de corriger les déséquilibres structurels de l'économie nationale. "on s'attendait à une redistribution des ressources disponibles d'une manière radicale et un renforcement des dépenses de la santé", a déploré le représentant du groupe, soulignant que la part du budget de ce secteur ne dépasse toujours pas les 6%, soit quatre points de moins que la norme minimale mondiale, qui dépasse 10% du budget général. Le groupe istiqlalien a exprimé son regret suite au refus des amendements relatifs notamment au soutien des entreprises et l'appui de la recherche scientifique, de la scolarité et de l'emploi, outre l'amélioration du nombre de postes budgétaires du secteur de la santé à 8.000, la protection du pouvoir d'achat des citoyens et le soutien de la population la plus démunie.