Les groupes et groupement parlementaires à la Chambre des représentants ont marqué leurs divergences concernant le projet de loi de finances 2021 (PLF2021), lors d'une séance consacrée, jeudi, à la discussion de ce texte. Les positions exprimées ont varié entre les interventions de la majorité, mettant l'accent les acquis de ce projet de loi et son ambition pour relever les défis de l'étape actuelle, et celles de l'opposition « jugeant qu'il s'agit uniquement d'un document technique ». A cet égard, le groupe Justice et développement (majorité) a souligné que le nombre des amendements acceptés par le gouvernement a dépassé 49, visant à améliorer ce projet dans l'intérêt du pays et des citoyens, afin de soutenir le pouvoir d'achat, lutter contre la vulnérabilité, promouvoir l'entreprise marocaine et renforcer l'emploi et le tissu économique, ainsi que de dépasser les répercussions de la pandémie du coronavirus. Ces amendements, a-t-il précisé, portent sur les mesures douanières et fiscales, notamment la promotion de l'employabilité des jeunes en portant la durée du travail de 24 à 36 mois et la condition de l'âge de 30 à 35 ans pour les employés qui bénéficieront de l'exonération de l'impôt sur le revenu (IR) et ce, pour leur premier emploi dans le cadre des contrats à durée indéterminée, et la contribution professionnelle unifiée à la couverture sociale. Ils concernent également, selon le groupe, la contribution de solidarité, puisqu'il a été proposé de réduire le seuil de contribution à 1 million de dirhams (MDH) au lieu de 5 MDH pour les entreprises et d'augmenter le plafond du revenu imposé de 10.000 à 20.000 DH par mois et de fixer les taux selon une vision qui rend la contribution acceptable et solidaire pour les personnes physiques. Pour sa part, le groupe du Rassemblement constitutionnel a indiqué que « les réformes attendues et demandées doivent consacrer, en urgence, le principe de dignité du citoyen marocain, garantie par la Constitution, les législations, les droits et les libertés », soulignant que « le secteur de la santé doit être la pierre angulaire de cette dignité, afin de garantir les services de soin à tous les citoyens et assurer, par la même, la qualité de l'enseignement et l'attractivité de l'école publique ». Il a, aussi, appelé au changement et à la modernisation des administrations, des établissements publics et des collectivités territoriales, côté organisation, technologie et comportement, afin de transformer les défis en opportunités dans le cadre d'un nouveau contrat social, pour une adhésion sérieuse en faveur de la réussite du nouveau modèle de développement. De son côté, le groupe Haraki a relevé que malgré les contraintes du projet et le contexte de sa préparation, ses acquis ne peuvent pas être niés, appelant à adopter un plan stratégique basé sur la réforme fiscale globale fondée sur la justice et l'équité, plutôt que de continuer d'imposer la classe moyenne et les entreprises épuisées. Le groupe socialiste a ,pour sa part, indiqué que le renforcement de l'économie nationale doit se fonder sur ses propres capacités et tous le cumul réalisé par le pays, ainsi que sur un investissement plus efficace, ce qui contribuera à remédier aux lacunes qui existent au niveau du réseau de la protection sociale et des opportunités d'emplois ainsi qu'au niveau de l'accès aux services de base, notamment la santé et l'enseignement. En revanche, le groupe authenticité et modernité (opposition) a estimé que le projet de loi de finances 2021 est exceptionnel car il vient dans un contexte marqué par la pandémie de Covid-19, ajoutant que le gouvernement n'est pas impliqué dans ses grandes orientations, à l'exception les mesures techniques. Le projet doit élaborer des mécanismes permettant de concrétiser les grands chantiers de réformes, a-t-il dit. Quant au groupe istiqlalien de l'unité et de l'égalitarisme, il a relevé que le projet de la loi de finances « est dépourvu de toute touche politique et indique un échec dans la réponse aux besoins et attentes des citoyens au niveau des villes et des villages ». Une première séance plénière aura lieu vendredi à partir de 10H00, dédiée au vote de la première partie du PLF, tandis qu'une deuxième séance, prévue à 15H00, sera consacrée à l'examen et au vote de la deuxième partie de ce projet. La première chambre va ensuite voter le projet de loi de finances dans sa globalité.