décision du Maroc d'intervenir pour restaurer la libre circulation des personnes et des marchandises à travers le passage d'El Guerguarat, continue de recevoir le soutien des experts nationaux et internationaux. Les participants à une web-session spéciale des «MEDays Talks» sur le Sahara marocain ont affirmé, lundi, que l'opération marocaine est en totale conformité avec la légalité et le droit internationaux. Des miliciens armés du «polisario» et certains civils avaient commis des actes d'agression dans la zone tampon d'El Guerguarat et procédé à la fermeture de ce point de passage, ce qui constitue une violation de l'accord de cessez-le-feu signé entre le Maroc et les Nations Unies, a souligné le professeur de sciences politiques à l'Université Mohammed V de Rabat, Abderrahim Manar Slimi, lors de cette visioconférence, placée sous le thème «Sahara marocain: le rejet de l'obstruction». Il a également noté que l'accord stipule des restrictions qui empêchent la présence militaire dans la zone tampon, en échange du maintien des corridors commerciaux, économiques et humanitaires ouverts.
Le président du Centre atlantique des études stratégiques et sécuritaires a, à cet égard, assuré que le Maroc a agi avec sagesse et rationalité, et que son intervention sur le terrain était maîtrisée, dans la mesure où cette opération non offensive, qui s'inscrit dans le cadre du droit international, visait à ouvrir le passage frontalier d'El Guerguarat et à éviter les dommages causés par la fermeture de ce passage par des éléments du «polisario».
Il a relevé que le «polisario» constitue un gang organisé qui s'adonne à des actes criminels, estimant que sa violation de l'accord de cessez-le-feu le placerait dans une position d'agression contre les résolutions des Nations Unies, face à l'élan de soutien en faveur de l'intervention du Maroc pour rétablir la situation normale dans le passage d'El Guerguarat. La patience du Royaume Le président du Centre marocain de la diplomatie parallèle et du dialogue des civilisations, Abdelfatah Belamachi, a indiqué lors de a même conférence, que le Maroc a, depuis trois ans, fait preuve de la plus grande retenue face aux provocations et agissements du «polisario» visant à changer la donne dans la zone tampon, qui est considérée comme «un dépôt que le Maroc a laissé aux Nations Unies pour éviter tout affrontement», notant que la fermeture du passage d'El Guerguarat par le «polisario» intervient dans ce contexte pour influencer les décisions des Nations Unies.
Il a par ailleurs rappelé que plusieurs pays ont salué l'action du Maroc pour rétablir la circulation au niveau du passage d'El Guerguarat et de remettre les choses à la normale, considérant que «le Maroc n'a fait que défendre sa souveraineté sur ses terres avec une logique non offensive, mais selon une approche constructive pour garantir la libre circulation des biens et des personnes entre le Maroc, la Mauritanie et les pays d'Afrique de l'Ouest».
De son côté, Cherkaoui Roudani, expert en géostratégie et sécurité, a souligné que le Maroc «a agi dans le cadre de la légitime défense, et sa réponse était dans le sillage du droit international, vu que l'action militaire était limitée dans le temps et l'espace pour assurer la sécurité du territoire national et ouvrir le passage d'El Guerguarat, qui est d'une importance stratégique au niveau international».
L'universitaire a estimé que la décision des éléments du «polisario» de fermer ce passage constitue une sorte de «piraterie sauvage» condamnée par le droit et la communauté internationaux, s'arrêtant sur le grand soutien manifesté par la communauté internationale à l'action du Maroc, ce qui témoigne de la légitimité de son intervention pour maintenir la sécurité et la paix dans la région, en particulier à la lumière des menaces guettant la région du Sahel et du Sahara, qui sont alimentées par des groupes séparatistes et terroristes.
Quant au président de l'Institut d'études prospectives et de sécurité en Europe (IPSE), Emmanuel Dupuy, il a évoqué la position de la France qui reste attachée à deux principes essentiels, à savoir la proposition marocaine d'autonomie et le nouveau modèle de développement dans les provinces du Sud, notant que le Maroc a agi avec audace, parce qu'il a choisi la voie des Nations Unies pour parvenir à régler le conflit.
Il a précisé que l'intervention calculée du Maroc pour ouvrir le passage d'El Guerguarat est intervenue après plus de 20 jours de patience, notant que cette action est basée «sur les dispositions de l'accord de cessez-le-feu, qui interdit toute présence ou intervention militaire dans la zone tampon, et accepte de recourir à la légitime défense».