Sans doute pour pallier un risque évident de pénurie, le ministère de la Santé vient de soumettre l'achat du vaccin anti-grippe à prescription médicale et présentation d'ordonnance. Le but étant de rattraper sa décision d'importer uniquement 300.000 doses contre 500.000 en 2019. Alors que la pandémie bat son plein, que les chiffres des contaminations s'affolent pour se situer au-dessus de la barre des 4.000 par jour et surtout que la saison froide commence, le risque de confusion entre grippe normale et Sars-Cov 2 est une réalité qui était plus que prévisible. Pour prévenir ce risque, la majorité des pays ont choisi de miser sur le vaccin anti-grippe dont l'utilité, cette année, est de réduire les cas de grippe et donc de minimiser autant que faire se peut le risque de confusion avec le Covid. Etrangement, nos autorités sanitaire, elles, ont choisi de réduire les quantités de doses importées. En effet, selon un communiqué de la Confédération des syndicats des pharmaciens du Maroc (CSPM), parvenu à «L'Opinion», le lot de «Vaxigrip» importé cette année ne dépasse guère les 300.000 contre 500.000 l'année précédente. Une quantité qui semble infinitésimale en comparaison avec les 7 millions de doses mises sur le marché français par exemple depuis la mi-octobre et écoulées en moins de dix jours. Afin de contenir le risque évident de pénurie qui se profile, le ministère de la Santé n'a rien trouvé de mieux que de soumettre la vente de ces doses à prescription médicale sur présentation d'ordonnance. Ce que dénonce le communiqué de la confédération des syndicats de pharmaciens qui rappelle qu'une telle mesure n'aura pour autre effet que d'augmenter la pression sur les officines qui ne manqueront pas d'être assiégées par les citoyens soucieux de prévenir le risque de grippe, notamment ceux en proie à des maladies chroniques. En filigrane du communiqué du syndicat, l'impression qui se dégage est que cette ordonnance médicale n'est qu'une façon détournée pour la tutelle pour mieux rationaliser la distribution des vaccins dont l'offre est largement limitée. Quoiqu'il en soit, l'obligation de l'ordonnance n'aidera pas à encourager la population qui compte déjà beaucoup de vaccino-sceptiques à se faire vacciner contre la grippe saisonnière, conformément aux recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), déplore le syndicat. Les professionnels dénoncent également le prix élevé dudit vaccin qui constitue également un frein contre une vaccination de masse. Une fois de plus, le gouvernement et notamment, le ministère de la Santé, expose son manque de manque de vision, d'anticipation et de planification, à un moment où le Maroc a besoin, plus que jamais, d'une vision claire et que le secteur de la santé assiégé par la pandémie, devrait être soulagé pour avoir les coudées plus franches dans un contexte de surcharge des hôpitaux.