Selon des informations rapportées par le journal « El Espanol », le Maroc aurait imposé des conditions strictes à l'Espagne pour la réouverture des frontières avec les présides Sebta et Mellilia. Revue des 5 conditions, sine qua none, posées par le Maroc. La fermeture des frontières continue d'empêcher le trafic habituel aux postes frontaliers de Sebta et Mellilia. Des milliers de personnes sont piégées d'un côté comme de l'autre. A Sebta et Mellilia, l'économie souffre, le chômage augmente, la main-d'œuvre se fait rare, les agrégats sont nécessaires pour la construction et les hommes d'affaires se plaignent. Au Maroc, des milliers de porteurs sont à la recherche d'une relocalisation et les travailleurs frontaliers se retrouvent sans emploi et sans aide malgré des contrats en vigueur avec des entreprises espagnoles. Bien que les perspectives semblent sombres, la réouverture des frontières reste possible pour le Maroc, mais, avec des conditions : Un seul passage frontalier Le Maroc n'autorisera qu'un seul passage avec Sebta et Mellilia pour les citoyens et les touristes qui souhaitent visiter les villes, et pour les travailleurs marocains qualifiés résidents et avec un contrat ou les indépendants travaillant dans les villes, selon le journal. De cette façon, les entrées de Farjana, Barrio Chino et Mariguari seront scellées, et le seul accès à Mellilia se fera par Beni Ensar, précise-t-on de même source. Tandis qu'à Sebta, le Tarajal I sera le passage autorisé, le Tarajal II étant fermé là où les porteurs passaient la marchandise. Mais en plus, comme les autorités marocaines expliquent à « El Espagnol », l'opération Paso del Estrecho (OPE) ne se déroulera plus à travers les villes, chose courante depuis 33 ans jusqu'à l'arrivée de Covid-19. Adieu les coutumes commerciales Depuis le 1er août 2018, unilatéralement et sans aucune information de l'Espagne, le Maroc a mis la touche finale aux coutumes commerciales avec Mellilia. Plus aucune marchandise ne passera par les frontières terrestres. On ne peut pas faire passer de marchandise au Maroc car il ne considère pas que les deux villes sont européennes et ne reconnaît donc pas les factures des produits en provenance. Le nouveau modèle sera un bureau de douane portuaire, exportant et important le produit via les ports de Tanger Med et Beni Ensar. En outre, en 2021, le port de Nador Med sera lancé, transformant Beni Ensar en un petit port de pêche et un grand terminal pour recevoir les paquebots de touristes étrangers. Fin de l'expédition A Castillejos, une zone franche est en construction, et près de Mellilia, jusqu'à la frontière avec l'Algérie, plusieurs zones industrielles seront installées avec des entreprises pour employer les milliers de porteurs. Des microcrédits sont également accordés pour que les personnes qui ont perdu leur emploi à la frontière puissent démarrer leur petite ou moyenne entreprise, d'une épicerie, d'un coiffeur, à une entreprise d'exportation de produits d'arganier. Nouveau statut pour les travailleurs Parmi les négociations prévues par le gouvernement marocain avec l'Espagne avant l'ouverture des frontières terrestres, se trouve la question de la régularisation de ces milliers de personnes qui travaillent dans les villes de Sebta et Mellilia. « L'Espagne est censée être un pays démocratique et le travailleur y est défendu, mais nous nous sentons lésés dans nos droits », affirme Mustapha de Beni Ensar. Contrôle du flux migratoire Le Maroc s'est engagé avec l'Espagne dans le contrôle total de la migration à travers les accès des clôtures qui entourent les villes de Sebta et Mellilia, comme le confirme « El Espanol ». Cependant, cela ne garantit pas que les candidats à l'immigration ne puissent accéder aux rochers en bateau ou à la nage. Les autorités de Beni Ensar expliquent que le Maroc ne permettra pas à « Mellilia de devenir un camp de réfugiés », entre autres en raison des plans d'investissement des entreprises étrangères dans cette zone.