Près de 60% des familles marocaines sont désormais propriétaires de leurs logements, selon le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de l'Aménagement de l'espace, Ahmed Taoufiq Hejira. En réponse à une question mercredi à la Chambre des représentants sur "les mécanismes de régulation du marché de l'immobilier", T. Hejira a expliqué l'amélioration de ce pourcentage par les facilités de crédits, l'importance de l'offre des disponibilités, la concurrence entre établissements de crédits immobiliers, la baisse des taux d'intérêts et l'extension à 25 ans du délai de remboursement des créances. Entre autres facteurs favorisant l'accroissement des achats de logements, le ministre a également cité l'accès des familles à faible revenu au crédit par le biais du fonds de garantie destiné aux personnes aux revenus irréguliers et/ou modestes (FOGARIM). En cas de maîtrise de ses dysfonctionnements, l'immobilier peut continuer sur sa lancée actuelle pour les prochaines années, sachant qu'il appartient au secteur de résorber un déficit de près d'un million d'unités, constaté à fin 2007, a estimé le ministre. Par ailleurs, le ministre a soutenu que l'intensification et la diversification de l'offre en matière de logements constituent le meilleur moyen de s'assurer de la maîtrise du marché de l'immobilier et de dépasser les dysfonctionnements existants Une telle démarche est d'ailleurs en harmonie avec la logique du marché et le rôle régulateur de l'Etat. Pour atteindre cet objectif, il faudrait établir une documentation qui ouvrirait de nouvelles zones à l'urbanisation, actualiser l'arsenal juridique de l'habitat et conduire des travaux publics d'aménagement de terrains destinés à l'habitat. Le ministre a justifié les dysfonctionnements du marché de l'immobilier et la flambée des prix dans le secteur par divers facteurs, notamment la croissance démographique et urbanistique, le déficit en logements qui a atteint un million d'unités en zone urbaine à fin 2007 et la rareté des terrains ouverts à la construction par rapport à la demande dont la moyenne annuelle est de 4.500 Ha, ainsi que par la hausse sans précédent des prix du terrain à lotir, que provoque la progression d'une demande en démesure par rapport à l'offre. En 2003-2007, le prix du terrain a quadruplé à Agadir, triplé à Rabat et doublé à Casablanca, a-t-il indiqué, précisant que cette hausse s'alimente également de la facilité d'accès au crédit bancaire, d'une ""compétition positive"" dans le financement de l'immobilier, de la baisse des taux d'intérêt, l'investissement étranger et l'ouverture de l'immobilier à la compétitivité régionale et internationale. Entre autre maux du secteur, le ministre a cité les sommes versées au noir aux entrepreneurs par les nouveaux acquéreurs de logements, les monopoles et le déficit en main-d'oeuvre qualifiée.