Fraîchement créé pendant la période du confinement, le « Collectif des femmes célibataires » au Maroc envoie via Facebook une lettre au chef du gouvernement afin d'abolir les lois criminalisant les relations sexuelles hors mariage entre personnes consentantes et défend le droit au concubinage. Après le « Collectif 490 » créé en septembre dernier pour dénoncer l'article 490 du code pénal du Maroc prévoyant des peines de prison ferme pour les personnes ayant des relations sexuelles hors mariage, un autre « Collectif des femmes célibataires » vient de voir le jour sur les Facebook. « Les trois mois de confinement ont eu des conséquences dévastatrices sur les plans économique, social mais surtout psychologique, et c'est ce qui nous a poussé à créer le Collectif des femmes célibataires pour défendre le droit des femmes célibataires à avoir des relations sexuelles en dehors du mariage et donc, le droit de vivre en concubinage », confie la journaliste Souad Boumeriem. « On ne s'attendait pas à avoir un tel succès sur les réseaux sociaux, poursuit-elle, l'idée s'est répandue comme une trainée de poudre et nous avons été soutenus par plusieurs personnes toutes catégories confondues et de tous les âges ». Le Collectif a ainsi envoyé une lettre via Facebook au chef du gouvernement pour lui demander « de mettre fin aux lois criminalisant les relations sexuelles entre personnes consentantes en dehors du mariage et accepter le concubinage comme un droit naturel. Nous sommes pour la liberté sexuelle des personnes et l'Etat ne doit en aucun cas intervenir dans ce genre de questions ».
Il faut se libérer du carcan religieux
Le collectif qui s'adresse aux femmes célibataires en général, qu'elles soient vierges ou pas, mariées ou pas, entend véhiculer des messages de tolérance et d'ouverture dans une société en perpétuelle évolution : « Nous souhaitons cohabiter ensemble malgré nos différences, notre devise première c'est l'Humain, considérer l'être humain, en tant que tel, peu importe sa religion, son sexe, son appartenance idéologique ou politique. Les relations sexuelles entre personne consentantes sont un droit naturel pour toute et tous. Nous refusons de vivre dans l'hypocrise qui ronge nos sociétés, nous vivons au 21e siècle, plusieurs choses ont évolué et les relations sexuelles dans nos sociétés rétrogrades devraient se libérer de tout carcan religieux, conclut Souad Boumeriem qui estime que le mouvement pourrait bien s'élargir à l'avenir pour défendre les droits pour les libertés individuelles.
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