Contrairement à ce que certains penseraient, le secteur du luxe d'ordinaire florissant, a aussi été impacté par la crise du covid-19 et ce, dans toutes ses branches. Selon un récent rapport de Bain & Co en partenariat avec la fondation Altagamma, le marché mondial du luxe pourrait s'effondrer de 20% à 35% en 2020. Si les résultats du premier semestre sont rassurants, il n'en demeure pas moins que le secteur du luxe a connu une baisse de -25% sur une seule année, « du jamais vu ! » selon Arnaud Cadart, spécialiste du monde du luxe et gérant de portefeuilles chez Flornoy & Associés. L'étude montre non seulement un très fort ralentissement -prévisible- de l'activité mais émet quelques inquiétudes quant aux solutions à apporter pour une reprise efficace et rapide de l'activité. Sites de production en stand-by voire mis à contribution pour lutter contre la crise du covid-19 à l'instar de Ferrari ou encore du 3ème groupe mondial Kering (mode, maroquinerie, joaillerie et horlogerie), fermetures des boutiques physiques, difficultés de livraison et arrêt total des liaisons touristiques...autant de facteurs qui ont eu des conséquences non négligeables sur le secteur. Certains produits ont mieux résisté certes, mais ce n'est pas le cas des autres comme le secteur de l'horlogerie et de la bijouterie haut de gamme où la majorité des ventes ont lieu en boutique physique et très peu sur internet, contrairement à la maroquinerie ou à la parfumerie, plutôt implantées sur ces canaux de distribution. Le secteur de la joaillerie, le plus touché par la crise « Le secteur de la joaillerie a été lourdement impacté par la crise », nous confie Soumia Maalal Bennani, propriétaire de la marque Haute joaillerie K'Rare. « Certaines personnes n'ont plus les moyens de s'offrir des bijoux chers et préfèrent investir ailleurs. En tant de crise, acheter des diamants n'est pas une priorité. Et comme les mariages et les fêtes sont à l'arrêt en raison du confinement, ça n'arrange pas les choses ! Personnellement, j'ai eu très peu de commandes on line, et ce sont tous des clients qui me sont fidèles. Ceci étant, la situation est critique et tout le monde attend la réouverture complète des magasins ». Selon les analystes de Jefferies, cette tendance risque de durer un moment voire jusqu'à plusieurs années et les principaux acteurs cherchent désormais des solutions pour minimiser l'impact de cette crise sur le courte terme, mais aussi cherchent des solutions pour éviter qu'une telle situation économique ne puisse se reproduire à plus long terme : « Au moment du déconfinement, la façon dont les consommateurs vont percevoir le monde qui les entoure aura changé et les marques de luxe devront s'adapter en conséquence, explique Federica Levato, co-auteur de l'étude. La sécurité en point de vente sera obligatoire et devra désormais aller de pair avec la magie de l'expérience luxe : pour faire la différence, les maisons vont devoir imaginer des manières créatives d'attirer la clientèle en boutiques ou de faire venir le produit au consommateur ... ». 70% des marocains passeront leurs vacances au Maroc, même les plus fortunés Selon les derniers sondages, 70% des marocains resteront au Maroc cet été. Et comme le pays a été placé ce mois par le magazine spécialisé « Travel Daily News » en tête des destinations touristiques sûres d'après le covid-19, il est plus logique que les Marocains préfèrent passer leurs vacances chez eux, même pour les plus fortunés d'entre eux. « Généralement, nous passions nos vacances en Espagne, nous confie Samia Benjelloun, propriétaire d'une grande marque de vêtements, mais cette année, nous pensons les passer à Al Houceima, le Maroc est plus sûr et nous avons peur de nous aventurer ailleurs, et ce, même après l'ouverture des frontières et des aéroports ». « J'aimerais tellement m'envoler aux Maldives ou aux Seychelles, nous affirme Rachid Bousselham, directeur d'une boite de production, qui estime que les îles ont été relativement épargnées par le virus. Ce qui n'est pas le cas pour plusieurs pays où le covid-19 sévit toujours et qu'il faut éviter comme les USA, la chine ou le Brésil ». En tout cas, pour ceux qui souhaitent passer leurs vacances au Maroc, « ils risquent de se retrouver rapidement en liste d'attente ou devront payer leurs vacances plus cher que prévu », prévient un agent de voyage qui affirme que « les périodes critiques se situeraient très certainement entre le 25 juillet et le 10 août », puisque l'opération Marhaba qui débute autour du 15 juillet permettra aux Marocains du Monde de rentrer au pays pour fêter l'Aid El Kebir. Et pour une ville comme Marrakech qui reste la destination numéro 2 pour les touristes français, « l'offre risque d'être inférieure à la demande et d'être revue à la hausse au vu de l'opportunité du marché ».
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