Piazza Duomo, Milan Jour après jour, des pays de l'UE annoncent, chacun à son tour, la réouverture de leurs frontières aux voyageurs étrangers, mais loin de la coordination souhaitée par la Commission européenne. La recette préconisée par la Commission européenne, annoncée la semaine dernière, ne semble pas avoir eu de l'effet sur les décisions prises par les pays membres de l'Union européenne. Ce samedi 16 mai, la Slovénie, qui avait déclaré avoir eu raison du coronavirus, a rouvert ses frontières. Les autres pays de l'UE annoncent, chacun, son calendrier. Notamment, les pays du Sud, dont le secteur touristique est le plus touché par la pandémie. En effet, l'Italie rouvre ses frontières le 3 juin aux touristes et les travailleurs européens. Aussi, Rome a annoncé, ce samedi, que les visiteurs étrangers ne sont plus soumis à une quarantaine. Ce qui devra, à la fois, permettre la reprise de l'activité touristique (13% du PIB), mais aussi le retour de quelques 150.000 travailleurs saisonniers de Romanie, Pologne et Bulgarie L'Espagne a d'ores et déjà opté pour la réduction des restrictions imposées aux voyages intra-européens- depuis le 15 mai-, mais assortie de la mise en quarantaine obligatoire des voyageurs étrangers .La Grèce, elle, devra rouvrir ses frontières aériennes et maritimes dans les jours qui viennent. Mais, en attendant, elle a entamé un premier allègement en « libérant » les plages qui ont été envahis ce samedi par les populations locales, en attendant d'étendre la démarche aux touristes. Pour sa part l'Allemagne avance, à pas sûr, vers la réouverture totale de ses frontières à partir du 15 juin. Dans cette dynamique, Bonn a assoupli les mesures de contrôle dès ce samedi 16 mai avec la France, la Suisse et l'Autriche. Et ce, tout en imposant une mise en quarantaine de 15 jours aux voyageurs. La France seule ! Dans cette configuration, la France semble « plutôt isolée ». Ainsi, tout en annonçant que ses frontières demeurent fermées, l'Hexagone avance que la meilleure approche à adopter aurait été que les 27 agissent en coordination. Rien qu'un vœu pieu, puisque les autres Etats membres de l'UE jouent chacun sa propre partition. Le ministre français de l'Intérieur, Christophe Castaner, a d'ailleurs réagi ce samedi, en déclarant : « La décision unilatérale de l'Espagne, cette semaine, et de l'Italie ce matin ne conforte pas ce que nous devons faire pour travailler en solidarité ». Pour rappel, le premier ministre français, Edouard Philippe, a confirmé, le 14 mai, que les Français pourront partir en vacances aux mois de juillet et d'août. Auparavant, son ministre de l'Intérieur avait déclaré que les restrictions avec les pays de l'espace européen seront « prolongées jusqu'au 15 juin au moins ». A noter, en outre, que, mercredi 13 mai, l'Exécutif européen a procédé à la présentation d'une batterie de recommandations visant à aider les 27 à lever, progressivement et dans démarche coordonnée, les restrictions en matière de voyages, tout en respectant les précautions sanitaires qui s'imposent. Mais aussi, et surtout, tendant à sauver le secteur touristique d'un naufrage annoncé.