Le confinement semble avoir porté conseil à Zuckerberg. La preuve, Facebook vient de prendre une décision qui montre sa volonté de changer pour le mieux… Le réseau des réseaux a nommé, ce mercredi 6 mai 2020, les 20 premiers membres de son conseil de surveillance indépendant. Loin d'être honorifique, cette nomination donne aux personnalités nommées la latitude d'annuler les décisions de modération de contenu du groupe américain de réseaux sociaux. Le Conseil de surveillance sera dirigé par l'ancienne Première ministre du Danemark, Helle Thorning-Schmidt, deux spécialistes du droit constitutionnel américain, un ancien fonctionnaire de l'Organisation des Etats américains. Au total, il sera composé de 40 personnalités représentant un large éventail de pays, de langues et d'horizons, dont la lauréate yéménite du Nobel de la Paix 2011 Tawakkol Karman que Kifache.com, pur player arabophone de notre Groupe, a déjà interviewé à Munich.
Un organe de gouvernance inédit Le conseil de surveillance de Facebook est le premier organisme de gouvernance de l'internet du genre, alors que que Facebook a dépensé 130 millions de dollars pour financer une surveillance indépendante de ses décisions de modération de contenu. Les membres couvrent le spectre politique et comprennent des experts juridiques ainsi que des personnes ayant des référence en tant que défenseurs des droits humains, journalistes, et dirigeants politiques. Dans un premier temps, le conseil de surveillance examinera les publications, vidéos, photos et commentaires que la société a décidé de supprimer de Facebook ou de son site de partage de photos Instagram, mais il finira par gérer des cas relatifs au contenu. Il peut s'agir de contenu impliquant des problèmes tels que la nudité, la violence ou le discours de la haine. Facebook a indiqué que le mandat du conseil couvrira à l'avenir des publicités, des groupes, des pages, des profils et des événements. Objectif : concilier liberté d'expression avec les autres droits de l'homme Les membres du conseil de surveillance se sont engagés à concilier liberté d'expression avec les autres droits de l'homme, à fonctionner de manière transparente et à représenter la diversité mondiale. Lors d'une conférence téléphonique avec la presse avant cette annonce, les coprésidents ont qualifié leur travail de nouveau et d'expérimental et ont déclaré qu'ils s'attendaient à faire des erreurs. « Se plaindre de la modération du contenu et des défis qui en découlent est une chose. Essayer de faire quelque chose en est une autre », a déclaré Jamal Greene, un professeur de droit à l'université de Columbia et l'un des co-présidents. (Avec MAP)