Par Ahmed Charaï Le président américain fait, de plus en plus, de la responsabilité éventuelle de la Chine un élément clé de sa stratégie post-Coronavirus. Il faut souligner qu'il a été le premier à arrêter les liaisons aériennes avec la Chine, ce que tout le monde lui a reproché. Mais il n'y a plus que Trump qui pointe la responsabilité chinoise. Les chiffres annoncés par Pékin n'ont aucune crédibilité, mais ce n'est qu'un détail; important, certes, mais pas essentiel. Ce qui est important c'est que cette omerta chinoise n'a pas permis au reste du monde de prendre la mesure du péril et de se préparer en conséquence. Si on re-déroule le film des événements, la Chine populaire a privilégié la communication politique: « nous sommes un grand pays, nous avons maitrisé la pandémie, nous n'avons eu que 4000 morts », plutôt que le partage des données scientifiques, qui aurait permis d'éviter des centaines de milliers de morts sur les autres continents. Ce récit, comme le dit Condoleezza Rice, l'ancienne Secrétaire d'Etat de Bush, est inhérent au système politique chinois. Mais maintenant les scientifiques aussi accusent la Chine et pas seulement pour trucage de statistiques. Le Professeur Montagnier, prix Nobel de médecine, l'homme qui a identifié le virus du SIDA, a des conclusions qui font froid dans le dos. Selon lui, le génome du covid-19 révèle la présence d'une séquence VIH. Pour lui, cela ne peut être que le fait d'une action humaine. Le laboratoire de Wuhan aurait tenté de découvrir un vaccin en mélangeant les virus de la famille Corona au VIH et un accident aurait permis son passage à un individu. Ce n'est qu'une théorie, mais elle est lourde de conséquences. Quelles que soient les responsabilités réelles de la Chine, qu'elles se limitent à une rétention de l'information ou à un accident à l'origine de la création et de la propagation du virus, des questions géostratégiques sont posées. La Chine ne peut pas se dédouaner en offrant des masques ou des tests par millions. Son rang de puissance mondiale implique des devoirs. Le premier c'est le partage des informations qui ont un intérêt pour les autres nations, et dans le cas d'espèce pour l'ensemble de l'humanité. Le système politique chinois est lourdement remis en question. L'empire ne peut pas se limiter à l'expansion économique, sans jamais prendre sa part dans les affaires du monde, qu'elles soient sanitaires, humanitaires ou politiques. Des voix s'élèvent déjà pour l'y obliger, par le biais de sanctions économiques. L'avenir nous dira ce qu'il en sera.