La France et l'Allemagne ont engagés des fonds nationaux pour soutenir leurs agriculteurs et leurs éleveurs face à la crise qu'ils traversent. Entre-temps, en Espagne, aucune mesure impliquant un décaissement par le gouvernement ou permettant de réaliser des économies pour les ruraux n'a été adoptée jusqu'à présent. L'Exécutif Merkel a approuvé fin janvier un ensemble d'aides à son secteur agricole d'un montant de 1 milliard d'euros sur quatre ans. Cet argent sera utilisé pour financer des mesures liées à la transition de l'agriculture et de l'élevage vers un modèle conforme au pacte vert et à l'initiative « de la ferme à la table » que la nouvelle Commission européenne a l'intention de lancer. Cette décision à Berlin a été adoptée après les mobilisations qui ont eu lieu au cours des derniers mois de 2019. Parallèlement, la Commission a donné son feu vert la semaine dernière à un ensemble d'aides nationales précédemment adoptées par la France d'un montant de 150 millions d'euros. Il s'agit de compenser les services environnementaux fournis par l'activité agricole à la société. Les agences de l'eau financeront ces nouveaux paiements jusqu'au 31 décembre 2021. La Commission a précisé que l'aide ira aux petites et moyennes entreprises qui exercent une activité agricole dans les zones éligibles pour favoriser les résultats environnementaux. Bruxelles estime que cette aide contribuera à « garantir une production alimentaire viable et à promouvoir une utilisation efficace des ressources, afin de parvenir à une croissance intelligente et durable » et considère que « d'éventuelles distorsions de concurrence résultant de ces aides d'Etat restent minimes ». En Espagne, le gouvernement prévoit d'approuver une série d'amendements à la loi sur la chaîne alimentaire afin d'améliorer son fonctionnement. Cependant, et sauf surprise, cet ensemble de mesures n'impliquera pas de décaissement d'argent provenant des budgets de l'Etat. En principe, les demandes des organisations agricoles concernant les coûts de production, qui ont demandé que la modification du système des tarifs d'électricité pour l'irrigation, déjà approuvée par une loi, ne soient pas satisfaites. Cela dépend du ministère de la transition écologique. Ils ont également demandé des modifications à la baisse de la taxation des carburants utilisés dans le secteur ou des modifications du système d'assurance agricole, évitant les manœuvres du monopole de facto d'Agroseguro pour augmenter les primes et réduire la couverture des lignes d'assurance agraire. Ils demandent également des réductions des charges sociales.