Comme attendu par les analystes, la Réserve fédérale américaine (FED) a annoncé mercredi un abaissement de ses taux directeurs d'un quart de point, faisant ainsi passer le taux des Federal Funds de 4,75 à 4,5% et le taux d'escompte de 5,25 à 5%. La décision a été prise par le Comité de politique monétaire de la Fed, au terme d'une réunion de deux jours entamée mardi. Notant que la croissance économique a été solide au troisième trimestre, et que les tensions sur les marchés financiers se sont quelque peu réduites, la Fed a indiqué, dans un communiqué, que le Comité de politique monétaire "juge que certains risques d'inflation persistent", soulignant qu'il "continuera de surveiller attentivement l'évolution de l'inflation". "Le Comité continuera d'évaluer les effets des évolutions financières et autres sur la conjoncture économique et agira si nécessaire pour assurer la stabilité des prix et une croissance économique durable", a précisé la même source. La décision de la Fed intervient alors que le département de l'économie venait d'annoncer dans la matinée que la croissance de l'économie américaine a atteint au troisième trimestre 2007 le taux de 3,9% en rythme annualisé. Ce taux dépasse les prévisions des analystes qui tablaient sur une hausse de 3,4%. Peu après la décision de la banque centrale américaine, la hausse de la monnaie unique européenne, qui dure depuis plusieurs semaines, a connu un nouveau coup d'accélérateur et l'euro est monté jusqu'à 1,4504 dollar, un record absolu. Pour les investisseurs, la baisse des taux de la Fed veut dire que les risques de ralentissement de l'économie face à l'intensification de la crise immobilière existent toujours. Ils continuent donc à vendre du dollar. L'assouplissement monétaire érode le rendement des capitaux libellés dans cette monnaie, et donc l'incitation à investir aux Etats-Unis. Elle diminue en conséquence la demande pour le billet vert. Ce mouvement est d'autant plus fort qu'en Europe, la position de la banque centrale n'est pas la même que celle de son homologue. Début octobre, le taux directeur européen a été maintenu à 4% et par conséquent le différentiel entre les taux des deux côtés de l'Atlantique fond au détriment du dollar. La hausse de l'euro n'est pas non plus une bonne nouvelle pour les exportateurs européens dont les produits deviennent plus cher sur le marché mondial. Ce sont les exportateurs américains qui y gagnent et pourraient même prendre une revanche sur des concurrents qui ont bénéficié de la faiblesse de leur monnaie.