La croissance de l'économie nigériane ne devrait pas être aussi robuste que prévu. Le FMI prévoit un taux de 2,3% pour l'exercice en cours. Précisions. Au terme d'une mission, dirigée par Amine Matin, les conclusions du Fonds monétaire international évoquent que la croissance du Nigeria ne sera pas aussi forte que souhaité. En effet, « Les perspectives en vertu des politiques actuelles restent difficiles. La croissance devrait atteindre 2,3% cette année grâce à la poursuite de la reprise dans le secteur pétrolier et à la reprise du secteur agricole après une bonne récolte », lit dans un communiqué, daté du 8 octobre, de l'institution de Bretton Woods. Les conclusions de la mission, qui s'est rendue à Lagos et à Abuja du 25 septembre au 7 octobre, indiquent, en outre, que le rythme de la reprise économique reste lent, la consommation privée déprimée et l'attentisme des investisseurs ayant maintenu la croissance au premier semestre de l'année, à 2%, un taux nettement inférieur à la croissance démographique, ajoute la même source. Ceci, alors que l'inflation globale a chuté pour atteindre son plus bas niveau depuis janvier 2016, grâce à la baisse de l'inflation des prix des produits alimentaires. Et d'ajouter que compte tenu de la stimulation par des augmentations ponctuelles des importations, le compte courant s'est transformé en déficit au premier semestre de l'exercice en cours après trois années d'excédents. Par ailleurs, informe la mission d'Amine mati, les réserves internationales brutes sont tombées sous la barre des 42 milliards de dollars à fin août 2019, principalement en raison d'une baisse des avoirs étrangers en titres à court terme et en actions. Le taux de change dans diverses fenêtres est resté stable, grâce à la stabilité des ventes de devises de la Banque centrale du Nigéria (CBN). En outre, les reports de 2018 à 2019 ont contribué à augmenter les dépenses d'investissement public au premier semestre de 2019, mais les recettes ont nettement sous-performé par rapport à l'objectif budgétaire du premier semestre de 2019. Les prévisions de recettes trop optimistes ont entraîné une augmentation des besoins de financement par rapport aux prévisions initiales. trop dépendant d'emprunts coûteux de la CBN pour financer le déficit budgétaire. Les paiements d'intérêts du gouvernement fédéral continuent d'absorber plus de la moitié des revenus en 2019, indique-t-on auprès du FMI. Les recettes prévues dans le budget 2020 devront contribuer à « compenser partiellement la baisse des recettes pétrolières et l'impact de la hausse des salaires minimums, préservant ainsi le déficit budgétaire global consolidé élevé ». Le déficit courant du compte courant devrait se poursuivre tandis que le rythme des sorties de capitaux continue de peser sur les réserves internationales. Sur le tableau des perspective, l'autre mauvaise nouvelle consiste dans le fait que l'inflation devrait s'accélérer en 2020 après la hausse des salaires minimums et du taux de TVA, et ce, en dépit d'une politique monétaire restrictive.