Le port du voile intégral, tel que la burqa ou le niqab, est interdit aux Pays-Bas à partir de jeudi 1er août 2019, dans les écoles, les hôpitaux, les bâtiments publics et les transports en commun, conformément à une nouvelle loi dont l'application faisait débat. Selon les estimations, entre 200 et 400 femmes portent la burqa ou le nikab aux Pays-Bas, pays de 17 millions d'habitants. Cette loi a été votée en juin 2018 après une quinzaine d'années de débat politique sur le sujet. Le député anti-islam Geert Wilders avait proposé en 2005 le vote d'une législation sur le voile intégral. Sous peine d'une amende de 150 euros, « il est désormais interdit de porter des vêtements qui couvrent le visage dans les établissements d'enseignement, les institutions et les bâtiments publics, dans les hôpitaux et dans les transports en commun », a déclaré le ministère de l'Intérieur dans un communiqué. « Dans ces endroits, il est important pour la sécurité publique et pour le bon fonctionnement des services publics que tout le monde puisse se reconnaître et se regarder », estime-t-il. Il est donc interdit de porter des vêtements rendant le visage méconnaissable, comme un casque intégral, une cagoule ou une burqa, a-t-il précisé. Selon le ministère de l'Intérieur, il incombe aux employés des écoles, des hôpitaux et des institutions et aux chauffeurs de refuser l'accès à une femme portant un voile intégral ou d'appeler la police. Le secteur des transports en commun a toutefois annoncé que les chauffeurs n'arrêteront pas leur bus, tram, train ou métro pour faire descendre une femme en infraction car cela entraînerait des retards. Plusieurs hôpitaux du pays ont également déclaré qu'ils « ne refuseraient pas de prodiguer des soins à qui que ce soit, peu importe les vêtements portés ». Le port de la burqa reste autorisé dans la rue, contrairement à la législation en vigueur depuis 2010 en France, où la burqa et le nikab sont interdits dans l'espace public. La Belgique, le Danemark et l'Autriche ont adopté une législation similaire.