Le Maroc et le Brésil ont signé, jeudi 13 juin 2019, à Brasilia, sept accords portant sur les domaines allant de l'investissement, à la défense en passant par l'entraide judiciaire et la non double imposition pour le transport maritime et aérien. Ces accords, qui viennent étoffer le cadre juridique bilatéral en vue d'un partenariat multidimensionnel, ont été signés par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Nasser Bourita, en visite au Brésil, et son homologue brésilien, Ernesto Araujo. En présence de l'ambassadeur du Maroc au Brésil, Nabil Adghoghi, les deux parties ont ainsi signé un accord de coopération et de facilitation de l'investissement (ACFI), un instrument juridique pionnier que le Brésil avait conclu avec certains pays comme le Mexique et l'Angola. Cet accord, considéré comme le premier instrument juridique du genre à relier le géant sud-américain et un pays arabe, porte sur la promotion de l'investissement mutuel et la mise en oeuvre d'une stratégie d'investissement comprenant une panoplie de mécanismes. Par ailleurs, les deux ministres ont conclu un accord de coopération dans le domaine de la défense portant, notamment, sur la promotion de la coopération dans les domaines de la défense, de la recherche et développement, de l'appui logistique, des prestations militaires et du partage de connaissances et d'expériences en matière de maintien de la paix et de technologie. Bourita et Araujo ont également signé un Mémorandum d'entente entre l'Académie marocaine des études diplomatiques et l'Institut Rio Branco. En vertu de cet accord, les deux parties s'engagent à établir un cadre de coopération dynamique et durable en matière de formation de jeunes diplomates et d'échange d'expériences et d'informations dans le domaine de la diplomatie et des relations internationales. La convention sur le transfèrement des personnes condamnées, signée à l'occasion de la visite de Bourita au Brésil, prévoit, quant à elle, de permettre aux condamnés d'exécuter le reste de leurs peines dans leurs pays d'origine afin de faciliter leur processus de réinsertion sociale. Les deux parties ont également signé une convention d'entraide judiciaire en matière pénale portant sur le renforcement de l'entraide judiciaire dans les procédures relatives aux enquêtes et aux poursuites pénales, en particulier dans la lutte contre des activités criminelles telles que la corruption, le blanchiment d'argent, le trafic illicite de personnes, la drogue, les armes à feu, les munitions et explosifs ainsi que le terrorisme et son financement. Toujours au volet de l'entraide judiciaire, les deux ministres ont signé une convention d'extradition qui établit les paramètres à respecter dans les demandes et les conditions d'extradition entre les deux pays. Par ailleurs, les deux parties ont conclu un accord sectoriel de non double imposition pour le transport maritime et aérien aux fins d'éviter la double imposition sur les revenus des transports maritimes et aériens et stimuler le transport maritime et l'aviation commerciale entre les deux pays. Ces accords sont « positifs » en ce sens qu'ils « renforcent le dialogue bilatéral et construisent des politiques fondées sur un statut juridique solide », a indiqué le ministre brésilien des Relations extérieurs lors d'une conférence de presse conjointe à l'issue de la signature de ces sept accords. Pour sa part, Bourita a souligné la nécessité de renforcer la coopération économique et commerciale entre le Maroc et le Brésil, estimant qu'elle aura des avantages non seulement bilatéraux mais également régionaux. « Le Maroc pourrait être une plateforme économique pour un plus grand accès du Brésil en Afrique et dans le monde arabe et le Brésil pourrait être une plateforme économique pour le Maroc en Amérique latine », a-t-il déclaré. Le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale a effectué jeudi une visite au Brésil au cours de laquelle il a eu des entretiens avec plusieurs hauts responsables du pays sud-américain.