Cet entretien a été accordé à L'Observateur du Maroc et d'Afrique, par Ahmed Rahhou, en son désormais acienne qualité de vice-président de la CGEM, peu de temps avant son départ de la Confédération patronale. Il analysait le projet de loi de finances 2019. Entretien réalisé par Mounia Kabiri Kettani L'Observateur du Maroc et d'Afrique: Est-ce que le PLF 2019 répond aux attentes de la CGEM, surtout pour les mesures concernant les PME ? Ahmed Rahhou :Il faut dire que le PLF2019 a été élaboré dans un contexte particulier. Nous sommes conscients des contraintes. Quelques engagements ont été pris afin de s'attaquer aux problématiques urgentes relatives aux liquidités et la priorité a été donnée cette année au remboursement des arriérés de la TVA et de payer dans les délais les nouveaux crédits de TVA et on considère qu'aujourd'hui la priorité des priorités reste celle de la réduction des délais de paiement public-privé qui pèsent énormément sur la PME. Mais qu'en est-il de l'absence de mesures fiscales d'encouragement de l'investissement et soutien aux PME dans le PLF ? Les concertations avec le ministre de l'eEconomie et des finances Mohammed Benchaaboun ont abouti à un accord. Cette question de fiscalité sera traitée à l'occasion des prochaines Assises de la fiscalité qui devraient avoir lieu en mai 2019. Et nos recommandations seront formulées lors de ce RDV. On préfère discuter globalement de la problématique et agir sur l'ensemble plutôt que de venir chaque année avec une mesure ou deux. Il est grand temps de remettre à plat toute notre fiscalité. Nous espérons que toutes les mesures que nous proposons et qui n'ont pas été prises en compte aujourd'hui le soient au moment des assises et que cela permette de mettre en place une loi de programmation fiscale capable de donner de la visibilité aux opérateurs économiques sur plusieurs années. Pour ce qui est de l'encouragement de l'investissement, nous comptons sur la charte de l'investissement en cours de finalisation. Et pour le volet financement ? Pour le financement, nous avons abordé la question également avec le ministre de l'Economie et des Finances. En gros, les mécanismes de garantie vont être revus en vue de les simplifier et les élargir. D'autres mécanismes seront prévus pour apporter des aides aux entreprises qui ont besoin de fonds propres et quasi fonds propres. Souvent, c'est une problématique qui entrave le développement des PME. Le ministre des finances nous a promis de travailler et faire travailler ses équipes dans le cadre d'une stratégie destinée pour la PME plus globale «Small business act». Donc on préfère se situer dans ce cadre. Entretien paru dans L'Observateur du Maroc et d'Afrique le 21 décembre 2018