La France a clôturé 2018 avec un nombre de perturbations record dans le trafic aérien en raison de la multiplication des mouvements sociaux au sein des compagnies aériennes et des dysfonctionnements récurrents du contrôle du trafic aérien, ce qui donnerait lieu à des « indemnités potentielles » aux passagers qui dépasseraient le milliard d'euros. L'année dernière, les retards et annulations des vols au départ ou en direction de la France ont touché près de 4,7 millions de passagers, soit une hausse des perturbations de 56 %, selon l'enquête de la société Air Indemnité dont se fait écho le Figaro. Ces perturbations représentent plus de 34 années de retard cumulé seulement sur les 12 derniers mois pour les vols depuis ou vers la France. L'augmentation la plus spectaculaire concerne les annulations de vols, avec un chiffre en hausse de 95% sur un an, selon la même source. En cause, la multiplication des mouvements sociaux au sein des compagnies aériennes, notamment chez Air France et Ryanair, mais également les dysfonctionnements récurrents du contrôle du trafic aérien dans l'Hexagone, avec en 2018 une augmentation notable des grèves des contrôleurs aériens. Selon les estimations d'Air Indemnité, le montant total des indemnités potentielles dues aux passagers par les compagnies aériennes sur l'année 2018 dépasserait le milliard d'euros. Récemment, l'Association du transport aérien international (IATA), avait indiqué que les retards de 2018 devraient peser sur la croissance des compagnies aériennes européennes. Ainsi, le Vieux continent devrait endosser cette année un coût additionnel de plus de 2 milliards de dollars, amputant de fait les bénéfices nets des compagnies de 1,4%. Selon un rapport du Sénat dévoilé cet été, la France se place en tête du classement mondial des retards liés au contrôle aérien, et le pays serait responsable à lui seul de 33% des retards liés au contrôle aérien en Europe.
