Pour le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Taieb Fassi Fihri, le dégel des relations entre le Maroc et l'Algérie est tributaire du dépassement des blocages politiques et obstacles psychologiques de la classe dirigeante à Alger. "Il n'existe, pour l'instant, aucun horizon devant la normalisation des relations entre le Maroc et l'Algérie", a révélé le ministre lors d'une réunion, mardi 16 avril, de la commission des affaires étrangères, des frontières, des zones occupées et de la défense nationale à la Chambre des conseillers, consacrée aux relations maroco-algériennes, aux développements de la question de l'intégrité territoriale et à la situation au Proche-Orient. T. Fassi Fihri a déploré, à ce propos, que l'Algérie n'ait pas donné suite à l'appel du Maroc relatif à la réouverture des frontières terrestres et à la normalisation des relations entre les deux pays. Il a relevé les contradictions qui entachent la position de l'Algérie qui, tout en prétendant soutenir le processus d'édification de l'Union du Maghreb Arabe, et veiller à l'intensification des échanges commerciaux et à la libre circulation des personnes entre les pays de la région, rejette toutes les initiatives marocaines pour l'ouverture des frontières. S'agissant de l'intégrité territoriale suite au quatrième round des négociations sur le Sahara, T. Fassi Fihri a indiqué que ce dossier se trouve actuellement à un tournant décisif nécessitant la maîtrise du processus de négociation et la vigilance pour faire face aux tentatives désespérées visant à porter préjudice à l'intégrité territoriale du Royaume. Il a rappelé le grand soutien dont jouit la proposition d'autonomie présentée par le Maroc et qui est sans cesse encouragée par les pays influents sur la scène internationale, faisant remarquer que la région ne peut supporter la création d'un Etat indépendant pour des raisons se rapportant, d'une part, à la légitimité du dossier marocain, et, d'autre part, à la conjoncture régionale et internationale. Le ministre a réitéré la détermination du Maroc à poursuivre sa coopération totale avec le secrétaire général de l'ONU et son envoyé personnel, dans le sillage du cadre légal du processus des négociations et dans le strict respect des fondements de la souveraineté du Royaume, rappelant que la position marocaine tire sa force de la justesse de la cause nationale et de l'unité des rangs des forces nationales autour de SM le Roi. Par ailleurs, T. Fassi Fihri a évoqué les développements de la situation au Proche-Orient à la lumière de la poursuite du blocus imposé à Gaza par les autorités d'occupation israéliennes et aux agressions contre le peuple palestinien, rappelant à cet égard la position du Maroc qui reste attaché au processus de paix dans la perspective de la création de l'Etat palestinien indépendant avec Al Qods Acharif comme capitale. Dans leurs interventions, les membres de la Commission se sont félicités des acquis réalisés par le Maroc lors des négociations de Manhasset, en ce sens que les calculs de l'Algérie ont été perturbés et ses visées dévoilées dans le monde entier désormais conscient, ont-ils souligné, que la question du Sahara est bel et bien un conflit maroco-algérien. Ils ont appelé à consacrer "l'esprit d'anticipation" qui caractérise l'action de la diplomatie marocaine en encourageant les pays qui ne l'ont pas encore fait à retirer leur reconnaissance de la pseudo-Rasd, ainsi qu'à mener des initiatives auprès de la communauté internationale afin d'aider à parvenir à une solution consensuelle à ce conflit artificiel. Les parlementaires ont, d'autre part, déploré les pertes que fait subir à la région maghrébine dans son ensemble la fermeture des frontières entre le Maroc et l'Algérie, estimant que le peuple algérien "attend impatiemment" leur réouverture.