Dans un entretien accordé au quotidien «El Pais», le ministre délégué aux Affaires étrangères, a passé en revue les derniers développements de l'affaire du Sahara marocain marqués par le changement de la position espagnole et l'hostilité algérienne. Dans son édition du dimanche 24 octobre, le quotidien espagnol «El Pais» a publié un dossier consacré à l'affaire du Sahara marocain et les derniers développements de ce conflit. À cette occasion, le journal madrilène a publié un entretien avec le ministre délégué aux Affaires étrangères, Taieb Fassi Fihri, qui a passé en revue les différents aspects de l'affaire du Sahara marocain et a expliqué la position du Maroc sur les derniers développements, notamment la nouvelle position espagnole, l'évolution du dossier aux Nations unies et l'attitude hostile de l'Algérie. S'agissant de la position de l'Espagne, le ministre a souligné que le nouveau gouvernement espagnol essaye de parvenir à un accord entre les parties pour trouver une solution de compromis au conflit du Sahara face à l'impasse actuelle. «Le gouvernement espagnol comprend que nous sommes dans l'impasse et parie sur l'émergence d'un accord, puisqu'on ne peut pas imposer une solution aux parties», a dit le ministre. Commentant certaines réactions d'une partie de l'opinion publique espagnole qui critique la nouvelle position espagnole, M. Fassi Fihri a précisé que les efforts déployés par le nouveau gouvernement socialiste ont pour objectif de trouver une solution au conflit du Sahara et a souligné que l'action de l'exécutif espagnol s'inscrit dans le cadre des efforts déployés par la communauté internationale. «La position de l'Espagne s'inscrit dans le cadre des efforts de la communauté internationale et des résolutions du Conseil de sécurité pour aider les parties au conflit et les Etats voisins à trouver une solution politique", a précisé le ministre délégué aux Affaires étrangères qui a souligné la satisfaction du Maroc pour le fait que le gouvernement espagnol "travaille dans ce sens avec d'autres pays comme la France". En ce qui concerne la position de l'Algérie, M. Fassi Fihri a regretté l'attitude d'Alger qui s'acharne de plus en plus contre l'intégrité territoriale du Maroc, en dépit des gestes du Royaume pour apaiser la tension et normaliser les relations entre les deux pays. À ce titre, il a rappelé que la nouvelle campagne de l'Algérie contre le Maroc "s'est déclenchée peu après le geste d'ouverture et de réconciliation de Sa Majesté le Roi, en juillet dernier, de supprimer le visa pour les ressortissants algériens qui veulent voyager au Maroc". M. Fassi Fihri a précisé que cet acharnement a "augmenté après l'envoi en septembre au Conseil de sécurité d'un mémorandum marocain qui n'avait aucune intention belliqueuse". Pour ce qui est des allégations algériennes accusant le Maroc de bloquer le processus de solution du conflit sur le Sahara, le ministre a précisé que le Maroc n'a jamais fermé la porte à une solution du conflit, contrairement à l'Algérie qui a toujours bloqué toutes les actions visant à trouver une solution négociée et acceptable par toutes les parties. "C'est l'Algérie qui s'est évertuée à bloquer toute avancée depuis que le Conseil de sécurité nous a invités à négocier pour trouver une solution de compromis", a dit M. Fassi Fihri. Le dernier blocage, a rappelé le ministre, a eu lieu au sein de la 4ième Commission des Nations unies lorsque Alger s'est obstinée à rompre le consensus en présentant, pour son compte, une résolution qui n'a obtenu qu'un appui très limité. "Si l'Algérie ne tournait pas le dos au processus marqué par le Conseil de sécurité tout serait plus facile", a conclu M. Fassi Fihri.