L'accès de la population à la couverture médicale a progressé entre 2012 et 2017 mais reste encore loin d'atteindre le principe de l'universalité, relève l'Observatoire national du développement humain (ONDH) dans un rapport, indiquant que cet accès s'est établi à 53,8% en 2017 contre 23,4% en 2012. Dans son dernier rapport sur les « Indicateurs de suivi du développement humain : Niveau et tendances à l'échelle nationale et régionale 2012-2017 », l'ONDH fait en outre observer que la proportion des femmes, âgées de 15 à 49 ans, qui ont accouché dans un milieu surveillé s'est améliorée de près de 5.5 points de pourcentage entre 2012 et 2017, passant de 82,1 % à 87,6%. Dans le domaine de l'éducation, le nombre moyen d'années d'études pour les 25 ans et plus, qui constitue une mesure du rendement de l'investissement dans l'éducation, s'est établi à 4,8 ans en 2017, soit 5,8 ans pour les hommes et 3,8 ans pour les femmes, précise la même source, notant que cette amélioration s'accompagne par l'augmentation de l'espérance de vie scolaire à 12,7 ans en 2017. De même, la proportion des individus sans niveau d'instruction qui est passée de 45,5% à 40,0%. Concernant l'emploi et l'activité, l'étude de l'ONDH ayant cerné les transitions de la population entre le chômage, l'emploi et l'inactivité, fait ressortir que les femmes sont plus touchées par l'instabilité du travail. Le rapport révèle aussi que la proportion des femmes qui quittent le marché du travail en passant d'une situation d'emploi à l'inactivité a augmenté de façon continue, passant de 27,2% entre 2012 et 2013 à 41,6% entre 2015 et 2017. S'agissant des conditions de vie des ménages, la proportion des ménages disposant de l'électricité a augmenté de 95,2% en 2012 à 97,1% en 2017 (en milieu rural de 89% en 2012 à 95,3% en 2017), selon le rapport qui présente les évolutions et les avancées récentes enregistrées sur les principaux indicateurs portant sur plusieurs dimensions du développement humain. Concernant l'évacuation des eaux usées, le rapport indique que 94,7% des ménages urbains sont raccordés au réseau des égouts publics en 2017 contre 92,5% en 2012. Pour ce qui est des ordures, 95,9% des ménages urbains s'en débarrassent à l'aide des camions ou des charrettes en 2017 contre 93,5% en 2012. En matière d'inégalité de dépenses de consommation, la dépense annuelle moyenne par tête en milieu urbain (22.105 DH) est environ deux fois (1,9) plus élevée que celle d'un marocain résident en milieu rural (11.946 DH). Par rapport à la répartition sociale des dépenses de consommation, les 10% les plus aisés de la population accaparent, durant la période 2012-2017, près de 1/3 de la consommation globale des ménages, ce qui correspond à une dépense par habitant 10 fois plus grande que celle des 10% les plus pauvres, souligne l'ONDH. Concernant l'analyse des disparités régionales, le rapport signale que l'amélioration quantitative des conditions de vie au cours des 6 dernières années n'a pas été accompagnée d'une convergence significative des écarts sociaux et territoriaux, ce qui consacre le sentiment de pauvreté et fragilise la polarisation de la société. Le nombre moyen d'années d'études des marocains âgés de 25 ans et plus varie de 3.8 années enregistré dans la région de Beni Mellal-Khénifra et 5.9 à Casablanca-Settat et le taux de pauvreté relative en milieu rural est de 53.7% dans la région de Draa-Tafilalet contre 31,8% seulement dans la région de Casablanca, note le rapport. L'ONDH présentera lors d'un atelier, pour la première fois, les résultats de l'analyse longitudinale des données des quatre passages de l'Enquête Panel des Ménages de l'ONDH. Cette analyse innovatrice portant sur les mêmes dimensions susmentionnées a permis le suivi des dynamiques des principaux indicateurs de développement humain au Maroc, de la période allant de 2012 à 2017.