Un nouveau sondage publié, lundi, a montré que la majorité des Britanniques en âge de voter ne font plus confiance au Premier ministre, Gordon Brown, en particulier dans le domaine de la gestion des affaires économiques du pays en ce temps de crise. D'après l'étude réalisée par l'institut Harris pour le compte du journal des milieux d'affaires "Financial Times", quelque 68 % des votants ont indiqué qu'il ne croient pas du tout en la capacité du gouvernement travailliste de permettre à la Grande-Bretagne de sortir indemne de la crise économique. Selon le "Financial Times", Gordon Brown est actuellement le dirigeant européen le moins populaire en Europe. La chute de la popularité du Premier ministre britannique intervient sur fond d'une sévère crise en Grande-Bretagne marquée notamment par une importante baisse des prix de l'immobilier et un ralentissement économique de plus en plus palpable. Un autre sondage, publié dimanche par l'hebdomadaire "The Sunday Times", a montré que la popularité de Gordon Brown a sombré d'une manière sans précédant depuis le début de la pratique des sondages en Grande-Bretagne durant les années 30, se situant actuellement à -37 % contre +48 % au mois d'août 2007, quelques semaines après son accession au pouvoir en remplacement de Tony Blair. Cette chute est la plus "dramatique" jamais réalisée par un Premier ministre britannique, souligne le "Sunday Times", relevant qu'au niveau des partis politiques, le Parti Travailliste (au pouvoir depuis 1997) n'arrive toujours pas à s'imposer, se classant deuxième derrière son rival conservateur qui caracole toujours en tête avec 44 % des intentions de vote loin devant le Labour (28 %). D'après la presse, cette chute de la popularité de Gordon Brown et de sa formation travailliste est expliquée par la crise financière qui secoue le Royaume-Uni et par les mesures peu populaires prises par le gouvernement travailliste en particulier dans le domaine des impôts et de la lutte contre le terrorisme. Brown qui s'était forgé la réputation de meilleur ministre de l'Economie et des Finances que le Royaume-Uni ait connu depuis la deuxième guerre mondiale, a vu cette réputation ruinée depuis son accession au 10 Downing Street. La crise qui secoue depuis la mi-2007 le marché des crédits hypothécaires britannique n'a pas servi les intérêts de Brown qui tente, tant bien que mal, de rassurer la communauté d'affaires et les citoyens ordinaires touchés par la chute des prix de l'immobilier, soulignant que cette chute doit être vue dans un contexte plus large de forte croissance que le Royaume-Uni a connu durant les dix dernières années. Or, les détracteurs de Gordon Brown soulignent que les travaillistes n'ont fait que s'approprier le mérite de cette croissance, qui n'est autre que le résultat, selon eux, du programme de réformes mis en oeuvre par l'ex-Premier ministre conservateur, Mme Margaret Thatcher, vers la fin des années 80 et le début des années 90. Par ailleurs, le gouvernement Brown a reconnu par la voix de la ministre chargée des Communautés, Hazel Blears, que "le gouvernement et avec lui le peuple britannique font actuellement face à une situation difficile" due à la crise financière globale.