Présentant lundi 22 octobre 2018, le projet de loi de finances 2019 devant les deux Chambres du parlement, Mohamed Benchaâboun ministre de l'Economie et des finances a souligné que l'exécutif prévoit de réaliser un taux de croissance de 3,2 % en 2019 et de contenir l'inflation à moins de 2% et œuvrera à assurer la stabilité des équilibres financiers en maintenant le déficit à 3,3%. « Ce sont là autant d'indicateurs qui illustrent la solidité de l'économie nationale, mais il convient de les consolider en veillant à redonner confiance au citoyen à travers des prestations sociales de qualité et lui assurer un emploi décent, un revenu stable et raisonnable », a-t-il déclaré lors de cette séance présidée par Habib El-Malki et Hakim Benchamach, présidents respectivement des Chambres des représentants et des conseillers. Le projet, a-t-il dit, porte un intérêt particulier à la promotion de l'investissement privé, au soutien de l'entreprise, notamment les PME pour les encourager à recruter les jeunes. Il a en effet souligné que le gouvernement poursuivra son effort volontariste d'appui à l'investissement public en allouant un total de 195 milliards de DH (MMDH) à la poursuite des stratégies sectorielles et des méga-chantiers d'infrastructures. Sur la même lignée, a-t-il poursuivi, la priorité sera accordée au Programme d'accélération industrielle, à la valorisation de ses acquis en matière de création d'emplois et d'attraction des investissements étrangers ainsi qu'à la consolidation du positionnement des entreprises nationales sur les chaînes de valeur mondiales. Le gouvernement va également agir pour consolider les acquis réalisés dans le secteur agricole dans le cadre du plan Maroc vert, et pour créer davantage d'opportunités d'emplois et d'activités génératrices de revenus, notamment au profit des jeunes du monde rural. Ces mesures passent, a-t-il précisé, par la facilitation de l'accès des investisseurs au foncier agricole, la mobilisation des terres soulaliyates et l'accompagnement technique et financier requis. En parallèle, a poursuivi le ministre, le gouvernement prévoit d'adopter une série de mesures pour stimuler l'investissement privé à travers l'activation des réformes législatives, organisationnelles et institutionnelles visant à améliorer le climat d'affaires et à hâter l'adoption de la nouvelle Charte d'investissement par le biais de l'adoption d'un nouveau système contractuel global, homogène et incitatif. Il a souligné en outre la détermination du gouvernement à accélérer la réforme des Centres régionaux d'investissement (CRI) de manière à les doter des attribuions nécessaires pour accomplir au mieux leurs missions de promotion de l'investissement sur le plan régional et de création des opportunités d'emplois. Dans le même esprit, a ajouté Benchaâboun, le gouvernement accorde un intérêt particulier au soutien de l'entreprise, particulièrement les PME et les microentreprises à travers une série de mesures propres à redonner confiance aux entreprises. Il s'agit notamment du règlement définitif de la dette liée à la TVA cumulée durant les dernières années au profit des entreprises du secteur privé et des entreprises publiques, sachant que le montant global de cette dette s'élève à 40 milliards DH. Il sera aussi question de revoir à la baisse les délais de paiement par l'Etat, les collectivités territoriales, les établissements et entreprises publics, de leurs redevances envers les entreprises par le biais de mécanismes appropriés pour un suivi rigoureux de ces délais. Le ministre a également cité l'amélioration des conditions d'accès au financement des PME et des micro-entreprises par la simplification des procédures de garantie et l'augmentation des financements au profit des associations de microcrédit. A ces actions s'ajoute la révision des niveaux de l'impôt sur les sociétés en vue de les adapter aux besoins des PME, à travers notamment la réduction de 20% à 17,5 % de la valeur de l'impôt sur les sociétés. Il a relevé dans ce cadre qu'un intérêt particulier est accordé à la mise en œuvre de la vision stratégique du Roi Mohammed VI tendant vers la consolidation du rayonnement international du Royaume et de sa position en tant qu'acteur régional, outre la diversification de ses partenaires notamment en Afrique. Partant de ce constat, Benchaâboun a insisté sur le besoin de redonner confiance aux investisseurs et aux opérateurs économiques, d'autant plus que les incitations fiscales, la mobilisation du foncier et l'amélioration du climat des affaires restent insuffisantes sans une réelle mise en valeur du potentiel qu'offre le Royaume, notamment la stabilité politique et sociale et les perspectives prometteuses du nouveau Modèle de développement. Il a d'autre part noté que les contraintes liées particulièrement à la hausse des cours du pétrole et du gaz et aux chantiers sociaux urgents auront un impact direct sur les équilibres financiers, une situation qui nécessite des mesures visant à mobiliser des ressources, de maîtriser les dépenses et à instaurer des mécanismes susceptibles d'atténuer le fardeau qui pèse sur le budget de l'investissement. Les cours de ces matières ont grimpé de 40 % par rapport à leur niveau durant l'année précédente, une évolution qui impliquera une hausse de 5 milliards de DH des dépenses de la Caisse de compensation à fin 2018, a-t-il ajouté. Compte tenu du recul des ressources issues de la coopération internationale, a-t-il estimé, le déficit du Trésor en 2018 devrait atteindre 3,8 % au lieu de 3% du PIB prévu dans la loi de finances.