La Chine a appelé les Parisiens à respecter la flamme olympique lors de son passage dans la capitale lundi 7 avril. Pékin condamne ainsi implicitement la décision du maire Paris de déployer une banderole en faveur des droits de l'Homme. "Le passage de la flamme à Paris est la gloire et l'honneur des Parisiens. C'est une opportunité pour eux de montrer leur amour pour l'esprit olympique", a déclaré la porte-parole du ministère des Affaires étrangères Jiang Yu, affirmant espérer que "rien ne perturbera ou portera atteinte à la flamme olympique" "Vous avez bien compris" Interrogée pour savoir si la décision du maire Bertrand Delanoë de déployer une banderole sur sa mairie avec le message "Paris défend les droits de l'Homme partout dans le monde" constituait une "perturbation ou quelque chose qui porte atteinte au passage de la flamme", elle a répondu: "Vous avez bien compris". Auparavant, elle s'en était pris à ceux "qui perturbent et sabotent le passage de la flamme". "C'est une provocation et un défi pour les peuples du monde entier", a affirmé Jiang Yu. Valeurs "Il y aura une banderole "Paris défend les droits de l'homme partout dans le monde" sur l'Hôtel de Ville", avait indiqué Bertrand Delanoë, mercredi, lors d'une conférence de presse consacrée au passage de la flamme olympique. Bertrand Delanoë a ajouté que les valeurs de Paris étaient "celles de l'humanité et des droits de l'homme", avant de lancer un "salut à tous les peuples qui ont tous le même droit à la dignité, je pense notamment au peuple tibétain." "N'oubliez pas la réalité du Tibet" Reporters sans frontières (RSF) prévoit, de son côté, des actions de protestation lors du passage de la flamme olympique à Paris lundi, a annoncé son secrétaire général Robert Ménard, avant la tenue d'une conférence de presse de présentation du parcours, mercredi, à la mairie de Paris. "On avait proposé qu'à côté du coureur de la flamme courre un deuxième coureur avec notre t-shirt [avec impression des anneaux olympiques remplacés par des menottes, NDLR], mais ils ont refusé. On va le faire quand même mais ce ne sera pas en bonne intelligence avec eux comme nous l'aurions souhaité", a précisé Ménard. "Chaque fois que la flamme traversera une ville, on sera là pour dire "n'oubliez pas la réalité du Tibet, n'oubliez pas la réalité de la Chine", a-t-il ajouté sans donner de précisions sur les actions envisagées. "On demande aux politiques de ne pas aller le 8 août à la cérémonie d'ouverture des Jeux, parce que ce sera la vitrine politique des Jeux", a-t-il encore répété. "Le mouvement olympique subit une pression terrible de la part des Chinois, mais c'est à eux de prendre leur responsabilité".