L'Association le Sahara Marocain (ASM) interpelle l'ONU et les pays membres du Conseil de sécurité sur les représailles engagées par le Polisario contre la population noire des camps de Tindouf, notamment l'enlèvement de 23 leaders noirs, après la diffusion sur le site Web Youtube de deux vidéos sur la pratique de l'esclavage dans ces camps. "Plusieurs centaines d'enfants ont été séparées de leurs familles, les moins de quinze ans furent enrôlés dans l'armée, alors que les jeunes filles avaient été affectées à des taches ménagères auprès de plusieurs notables et des familles algériennes", indique l'ASM dans une lettre adressée au SG de l'ONU et signée de son président Mohamed Reda Taoujni. Les familles des leaders enlevés restent sans nouvelles de leurs proches, ajoute la même source. L'ASM réclame l'intervention urgente de l'Organisation des Nations Unies et des pays membres du Conseil de Sécurité ainsi que des pressions sur l'Algérie et les séparatistes du "Front Polisario" pour faire la lumière sur le sort des 23 personnes enlevées et la protection de la communauté noire des camps de Tindouf contre l'esclavage, en permettant à ces populations de décider librement de leur sort. Deux vidéos ont été diffusées ces derniers jours sur le site Web Youtube puis supprimées, révélant au monde entier, images à l'appui, filmées à partir de l'intérieur, que la pratique de l'esclavage était courante dans les camps de Tindouf, dans le sud de l'Algérie. Plusieurs familles avaient lancé sur ces vidéos des cris de détresse et de secours, en espérant que leur appel soit entendu. Deux journalistes australiens Daniel Fallshaw et Violetta Ayala avaient, rappelle-t-on, réalisé un film documentaire sur la pratique de l'esclavage dans les camps de Tindouf. Ils avaient été arrêtés, puis relâchés et leur matériel confisqué. Ces journalistes ont livré dernièrement leurs témoignages à l'ONU. Un autre témoignage poignant de l'ampleur de l'esclavage dans les camps de Tindouf est celui de la petite Sultana qui vit "réfugiée" en Espagne.