Le Festival « Printemps Musical des Alizés » qui souffle cette année sa 18è bougie à Essaouira, sous le signe de « la Passion », se veut aussi un événement résolument tourné vers les jeunes parmi les plus talentueux. Pour fêter grandiosement cette frange de la société et lui offrir, ainsi, l'opportunité de s'exprimer directement sur scène, devant un public nombreux parmi les mélomanes parfois, les plus exigeants, une matinée « Jeunes Talents » a été organisée vendredi à l'espace culturel Dar Souiri, en présence de plusieurs personnalités, dont André Azoulay, Conseiller de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, et président-fondateur de l'Association Essaouira-Mogador. Dans une ambiance festive, les aficionados de la musique de chambre et de l'art lyrique ont été ainsi au rendez-vous avec des jeunes talents du programme socioculturel « Mazaya » qui se sont introduits, en solo et aussi en musique de chambre, le temps d'interpréter, à la manière des grands musiciens, des œuvres parmi les plus exaltantes de Bach, qui sont à la base écrites pour violoncelle mais qui ont été jouées à l'Alto et à la Contrebasse et ce, sous une salve d'applaudissements ininterrompus d'un public capté et envoûté. Par la suite, les mordus de la bonne musique ont eu droit à un divertimento de Mozart, joué par l'ensemble de ces jeunes talents, sept au total, de quoi être tout aussi satisfait que comblé, que la relève est bien assurée. Approchée à cette occasion par la MAP, Dina Bensaïd, directrice artistique de ce Festival, s'est dite très fière et honorée de la qualité et du talent confirmé de ces jeunes, faisant savoir que la matinée « Jeunes Talents » se veut un moment des plus importants de ce rendez-vous annuel de la musique classique, de chambre et de l'art lyrique. Et de poursuivre que l'intérêt tout particulier accordé par les organisateurs à la programmation de cette matinée, émane de cette conviction quant à la capacité de ces jeunes motivés et passionnés à devenir de grands musiciens de demain, mais aussi de cette volonté de leur offrir la possibilité de s'exprimer sur scène surtout, que la scène est quelque chose qui se travaille et qui requiert persévérance et beaucoup d'exercice de concentration. Un travail qui se fait depuis le jeune âge, a expliqué Bensaïd, relevant que l'ensemble des jeunes qui se sont produits, relèvent du programme « Mazaya » de la Fondation Ténor pour la Culture, qui offre aux enfants issus de milieux défavorisés, une insertion socio-professionnelle par le biais de la musique classique. A rappeler que l'ensemble des jeunes du programme Mazaya se compose d'Abdessamad El Assali au violoncelle, Aïda Lahlou et Rita Alaoui au piano, Hamza El Mouraïdi (Alto), Oumaïma El Ankoud (violon), Yassine Benhissoune (violon), et Walid Drissi (Contrebasse). Source : MAP Au menu de cette édition figurent 12 concerts parmi les plus exaltants qui investiront durant le Festival, plusieurs coins de la cité des Alizés, dont l'espace culturel « Dar Souiri », l'Espace « Bayt Al Dakira » (Maison de la Mémoire) situé au sein du Complexe abritant la Synagogue Simon Attias et le Centre de Recherches »Haïm Zafrani », en cours d'achèvement, la place El Menzeh, ou encore celle de l'Horloge. Le choix de ces espaces chargés d'histoire, témoigne de la volonté de l'Association Essaouira-Mogador de permettre à la ville d'Essaouira d'accueillir ses hôtes dans la convivialité, l'émotion, et l'hospitalité les plus exemplaires, et de leur faire vivre, de manière palpable, les valeurs d'ouverture, d'échange, et de partage. L'édition 2018 qui prendra fin dimanche 29 courant, est dédiée à Brahms avec sa belle « Symphonie n°1 », son « Quatuor pour Cordes » et son légendaire « Sonate pour violoncelle et piano ». L'un des moments forts de cette nouvelle édition, sera l'hommage rendu à l'art lyrique, avec Oriane Moretti pour un spectacle surprenant, autour de la vie de Clara Schumann, avec le Chœur philarmonique du Maroc, en avant-première a cappella à Essaouira dans son concert « A cœur ouvert », outre la production de l'Orchestre philarmonique du Maroc, sous la baguette d'Olivier Holt, qui fera vibrer les festivaliers avec « Roméo et Juliette ». Un menu alléchant, qui sera agrémenté avec la version Prokofiev et celle de Leonard Bernstein avec son « West Side Story », remettant à la page cette tragédie des années 1950 à New York. Le Festival offre aussi gracieusement une partance en balade musicale au cœur de la médina d'Essaouira, de quoi découvrir la magie et l'universalité de cette cité qui raconte l'histoire via la musique et les arts. Pour clore en beauté cette nouvelle édition, Thomas Leleu montera sur scène, en compagnie d'un quintette à cordes, le temps de faire découvrir à ses fans le tuba, instrument de fond d'orchestre, en lui redonnant ses lettres de noblesse.