Toute une partie du paysage urbain casablancais vient d'être rappelée à la vie ! Non pas que le vide ou l'inaction y régnaient jusqu'à présent, mais simplement l'animation citadine, le développement et l'effervescence vont bientôt y reprendre leurs droits. Il s'agit de Casa-Anfa, et plus précisément du site de l'ancien aérodrome, aujourd'hui désaffecté depuis que les pouvoirs publics avaient décidé, il y a plus de quatre ans, de délocaliser ses activités à l'aéroport de Benslimane, à une cinquantaine de km au Nord de la mégapole. Une décision qui a permis, de facto, de libérer une immense réserve foncière estimée à plus de 400 hectares, dont 350 ha font aujourd'hui l'objet d'une grande opération de revalorisation urbanistique. Il y a quelques jours, en effet, l'AUDA (Agence d'urbanisation et de développement d'Anfa), une filiale de CDG Développement (elle-même filiale du groupe Caisse de dépôt et de gestion), a lancé officiellement un appel à manifestation d'intérêt qui est d'autant plus important qu'il était attendu depuis pas mal de temps déjà. Le but : présélectionner, dans une première phase, des opérateurs qui devront présenter des dossiers de candidature en vue de l'investissement prévu pour le développement de ce projet. Dans une seconde phase, seront connus les investisseurs retenus pour la prise en charge proprement dite du projet (financement, aménagement, etc.). Toute une cité nouvelle ! Le site est non seulement immense, du fait du foncier disponible, mais son aménagement aujourd'hui amorcé est appelé à avoir un impact déterminant dans le schéma directeur de Casablanca projeté par les urbanistes à l'horizon 2020. Les études et la conception du projet ont été confiées par l'AUDA à un célèbre cabinet d'architectes français, Reichen Robert & Associés, qui a planché créer une configuration intégrée de ce nouveau pôle dans la cité. Le cabinet est partit d'un constat de base, fondé à la fois sur l'histoire du site et sur les préoccupations urbanistiques actuellement au centre des débats : le site est appelé à constituer un second centre pour Casablanca, mais il doit aussi porter un projet économique et social réunissant harmonieusement les quartiers limitrophes. Pour l'architecte, «l'horizon plus que la perspective pourrait être le slogan du projet. C'est un espace ouvert, mais aussi un projet ouvert que nous voulons proposer». Un projet privilégiant ce «droit au ciel» qui constitue son credo originel et dont les lignes de forces sont suffisamment claires pour pouvoir évoluer dans le temps. Que l'on en juge : le futur pôle est appelé à abriter des programmes immobiliers résidentiels et de bureaux, agences bancaires, galeries et enseignes commerciales, unités hôtelières et hospitalières, centres de loisirs, écoles, restaurants, cinémas… En toile de fond, des jardins et des parcs en abondance pour accentuer la primauté de l'environnement et de l'équilibre. Plusieurs milliards de dirhams seront nécessaires pour le financement de ce futur complexe urbain.