Le théâtre marocain est en deuil. Le célèbre dramaturge Tayeb Saddiki s'est éteint à l'âge de 75 ans. Avec près de 80 pièces à son actif, dont plusieurs sont des adaptations d'oeuvres étrangères à l'arabe, Saddiki a réussi à marquer l'histoire du théâtre marocain. Réputé pour son génie artistique, il a été souvent primé pour son oeuvre. En 1976, Hassan II lui décerne le Ouissam Al-Massira à l'occasion de la Marche verte. Trois ans plus tard, il est décoré par la république française et est nommé Chevalier des arts et des lettres. En 1984, son long métrage « Zeft » rafle le prix de la première oeuvre aux Journées cinématographiques de Carthage. Le roi Mohammed VI lui décerne sa dernière décoration, un Ouissam al-Kafaâ al-Fikria (mérite intellectuel). Depuis 1983, il est Officier de l'ordre des arts et des lettres en France. A l'instar de son œuvre théâtrale, l'artiste aux multiples talents était aussi calligraphe et écrivain. Natif d'Essaouira, il s'est énormément investi dans la vie culturelle de la ville, et en 1980, il fond le festival musical d'Essaouira avant de lancer 20 ans plus tard, son théâtre privé à Casablanca. Connu également pour ses articles parus dans la revue Souffles dans les années 70, il dirige des groupes devenus mythiques, comme Nass El Ghiwane dans plusieurs de ses pièces.