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L’Eta espagnol périclite
Publié dans L'observateur du Maroc le 26 - 03 - 2010

L’agonie de l’Eta n’en finit pas. Chefs clandestins et commandos de tueurs sont arrêtés les uns après les autres (plus de trente activistes emprisonnés, plusieurs centaines de kilos d’explosifs saisis depuis le début de l’année). Mais l’organisation indépendantiste continue de recruter dans une réserve qui semble inépuisable, ces adolescents de la Calle Borroca qui s’initient à la violence, s’entrainent au jet de cocktails molotov et s’endurcissent en jouant à la guérilla urbaine chaque samedi à la sortie des bars du pays basque. Pourtant les experts sont formels : Eta est entrée en décadence. Un rapport de la police espagnole décrit une organisation au bord de l’abîme, menée par un chef incapable et des troupes sans expérience. Les stages d’entrainement offerts aux etarras par la guérilla colombienne ces dernières années et la complaisance manifestée par le régime d’Hugo Chavez dont on a découvert l’étendue en fouillant l’ordinateur de Raoul Reyes, le défunt responsable des relations extérieures des Farc, agrémentent le tableau d’une touche exotique mais ne changent rien au constat. Ce sont des amateurs qui ont été surpris à voler des voitures dans la banlieue parisienne. Pour la première fois, un policier français l’a payé de sa vie. Il n’a pas été victime d’une balle perdue, mais d’un tir pour tuer au cours d’un assaut. Jusqu’alors, les commandos indépendantistes se faisaient plus discrets. Ils ouvraient le feu quand la police se mettait en travers de leur route mais tiraient en l’air ou en direction de leurs poursuivants pour couvrir leur fuite. Cela ne prouve pas que la jeune génération soit plus fanatique ou plus féroce. Ce serait d’ailleurs difficile, Eta a fait plus de 800 morts. Notamment en assassinant froidement des adversaires politiques désarmés ou en signant des attentats aveugles particulièrement ignobles. La nouvelle génération est moins aguerrie, moins entrainée à la clandestinité, moins professionnelle. Elle prend davantage de risques, se montre sans tabou et s’avère donc beaucoup plus dangereuse. Les despérados basques d’aujourd’hui consomment de la drogue, se lassent vite de leurs planques, abandonnent souvent la cause, choses inimaginables pour leurs ainés qui se vivaient comme des soldats. Loi implacable des organisations clandestines : la guérilla tourne à la secte, les combattants muent en terroristes. Le 11 mars, réunis avec le gouvernement Zapatero pour commémorer la tuerie d’Atocha, les députés espagnols ont institué un «jour de la mémoire» pour les victimes du terrorisme. Les Cortes ont surpris en choisissant le 27 juin pour célébrer cet hommage annuel, en souvenir du premier attentat meurtrier d’ETA en 1960. Cruelle ironie quand on se souvient que la gauche est revenue au pouvoir à Madrid en profitant de l’effet de souffle des attentats d’Al Qaïda et de l’entêtement de l’équipe Aznar à privilégier la piste basque. La gauche avait eu beau jeu de dénoncer les mensonges du pouvoir et elle ne s’en était pas privée. Les tracts accusaient la droite de collusion avec l’Amérique en guerre. «Votre guerre, nos morts !» proclamaient les banderoles de la manifestation monstre organisée à la veille du scrutin, comme si les attentats constituaient des représailles légitimes à l’engagement en Irak… Ce choix du 27 juin rappelle surtout que l’Espagne est saignée depuis cinquante ans. Et que l’Europe n’a pas découvert la guerre au terrorisme en apprenant ce que veut dire le mot « djihad ». En Allemagne, en Italie, en Irlande, en Grèce, en France, des groupuscules le plus souvent d’extrême gauche ont tenté d’écrire l’histoire l’arme au poing. Leurs mises en scène, leur violence ont échoué à déstabiliser l’Etat. Toute une littérature s’interrogeait sur la légitimité d’une pseudo «lutte armée». Il ne reste rien de ces nuées sanglantes. Sans se renier, les démocraties ont trouvé la réponse au défi des despérados en adaptant leurs dispositifs judicaires et leurs méthodes policières. Le terrorisme est un défi qui réclame du temps, une réponse politique et un travail de police.
A l’inverse de la guerre au terrorisme, inventée au lendemain du 11.09 qui s’avère un concept creux et une illusion stratégique.

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