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Lutte anti-terroriste : Le magazine américain National Interest donne le Maroc en exemple
Publié dans L'observateur du Maroc le 10 - 10 - 2014

Après l'exécution macabre du journaliste américain Steven Sotloff par un terroriste de l'Etat islamique (EI) au début du mois, un message effrayant envoyé depuis le territoire contrôlé par ce groupe terroriste a atteint des dizaines de milliers de personnes à travers le monde via les réseaux sociaux : « J'aurais voulu le faire ». Ce message a été diffusé par Umm Ubaydah, une femme occidentale qui s'est convertie à l'islam. Elle s'est rendue en Syrie, et après avoir épousé un combattant djihadiste, elle a rejoint la campagne médiatique de l'EI pour obtenir du soutien en faveur du mouvement en mobilisant les Tweeters et les bloggeurs anglophones du monde entier. Selon les estimations des centres américains et européens spécialisés dans les questions liées à la radicalisation, Umm Ubaydah est l'une des centaines de femmes occidentales qui ont, soit rejoint les rangs de l'EI, soit ont été interceptées en route vers le territoire que le groupe contrôle actuellement. Certaines se sont converties à l'Islam : Coloradan Shannon Maureen Conley, 19 ans, a été arrêtée par le FBI alors qu'elle s'apprêtait à quitter le pays via l'aéroport international de Denver. Elle a plaidé coupable, le 10 septembre, d'avoir eu l'intention de rejoindre le groupe terroriste. D'autres recrues féminines qui se sont rendues en Syrie viennent de communautés d'immigrants musulmans, dont notamment les deux adolescentes somaliennes de la Norvège et plusieurs femmes américano- somaliennes du Minnesota. Selon une étude britannique, 10% des milliers de recrues occidentales de l'Etat islamique sont des femmes, alors qu'une estimation française a donné un chiffre beaucoup plus élevé. Elles ne représentent, en effet, qu'une infime partie par rapport au plus grand nombre de femmes du monde musulman qui ont également accompli la « hijra » – migration à motivation religieuse – dans la région. Quelle que soit la répartition précise des origines nationales et de la proportion des hommes, les femmes djihadistes revêtent une signification beaucoup plus grande que leur nombre. Du point de vue cynique de l'EI et des groupes à vocation similaire, elles représentent un coup de propagande, et une incitation supplémentaire aux hommes de rejoindre leurs rangs. De l'avis général, ces organisations n'utilisent pas les femmes comme combattantes mais elles sont plutôt « fournies » aux djihadistes masculins en tant que compagnes et ménagères tout en les encourageant à intégrer la Twittorsphère. Du point de vue de la sécurité mondiale, le fait que les recrues étrangères de ces organisations soient des deux sexes ajoute une couche de complexité au défi de l'atténuation des menaces potentiellement posées par les djihadistes rapatriés vers leur pays d'origine. Ainsi, il incombe aux sociétés musulmanes et non-musulmanes d'adopter une approche genre qui tient compte des hommes aussi bien que des femmes dans leurs efforts visant à affiner leurs approches de la « lutte contre l'extrémisme violent ». Les deux sont partie intégrante du problème et de la solution. Les études effectuées sur le phénomène de la radicalisation des femmes ont identifié une série de causes dont certaines s'appliquent aux hommes. D'autres sont propres aux femmes. Selon Mia Bloom du Centre d'études de terrorisme et de la sécurité à UMass Lowell, il s'agit d'une combinaison de facteurs propres aux minorités musulmanes en Occident, allant d'un sentiment d'aliénation au sein de la communauté musulmane à l'islamophobie dans la société en général. Dans certains cas, à la fois dans les pays occidentaux et musulmans, la radicalisation a été liée à des problèmes psychologiques personnels. Dans d'autres, en particulier dans le monde musulman, elle peut être la réponse d'une femme à son statut de paria lorsqu'elle est accusée d'entacher l'honneur de sa famille en pratiquant des activités sexuelles hors mariage. Heureusement qu'il existe un phénomène très présent par rapport aux femmes et la radicalisation. Il s'agit d'une tendance opposée par laquelle les femmes sont perçues comme jouant un rôle bien plus important dans l'atténuation de l'extrémisme et toutes les formes de conflits violents. Selon une étude de l'UNESCO sur le rôle des femmes dans les pays africains ravagés par la guerre, il existe une corrélation claire entre le degré de leur implication dans les efforts de consolidation de la paix et le succès global de ces efforts. La même étude a montré que la Résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies invite à recruter les femmes pour jouer un rôle essentiel dans la résolution des conflits et dans tous les efforts de « lutte contre l'extrémisme violent » (CVE). Krista Londres Couture, ancienne directrice générale adjointe au Centre national de lutte contre le terrorisme basé à Washington, a récemment étudié le rôle positif des femmes dans le CVE, et a conclu que, d'une manière globale, quand les femmes sont émancipées socialement, politiquement et économiquement et quand l'égalité des sexes est mieux établie, les chances de l'instauration de la paix et de la prévention des conflits devraient augmenter. Couture a étudié deux pays musulmans où les formes de terrorisme intérieur ont été remarquablement faibles ces dernières années : le Bangladesh et le Maroc. Elle a remarqué de solides efforts fournis par les gouvernements de ces pays visant la mobilisation des femmes dans la lutte contre l'extrémisme. Elle rapporte qu'au Bangladesh, le parti politique de la Ligue Awami, au pouvoir depuis 2008, a été primé pour sa stratégie globale contre le terrorisme. L'émancipation sociale et économique des femmes occupe une place prépondérante de sa stratégie. Le parti a intensifié ses efforts visant le renforcement de la capacité financière des femmes dans les zones enclavées du pays à travers des programmes de micro-crédits. Il a amélioré les taux d'alphabétisation des femmes en augmentant le taux de fréquentation à l'école primaire. Il a également pris des mesures agressives pour amener plus de femmes sur le marché du travail. « Le Bangladesh a fait des progrès significatifs pour atteindre ses objectifs en matière de CVE », indique Couture. Et d'ajouter : « Les femmes émancipées du Bangladesh sont jugées essentielles à la réussite ». L'expérience du Bangladesh suscite une émulation dans d'autres pays musulmans pauvres. Le statut des femmes musulmanes est très différent aux Etats-Unis, bien sûr, où les musulmans des deux sexes ont tendance à se classer parmi les 25% des gens les plus aisés et les mieux éduqués dans le pays. Mais en Europe occidentale règnent la pauvreté et les malaises de nombreuses communautés musulmanes, en plus d'un déséquilibre socio-économique entre les sexes. Ainsi, la pertinence des stratégies bangladaises en matière de CVE ne se limite pas aux pays pauvres. Lors de la visite de Krista Londres Couture au Maroc, elle a retrouvé des efforts similaires par rapport à l'émancipation des femmes en termes de finances, d'emploi et d'éducation. Elle a également constaté, en particulier, les réformes initiées par le Royaume visant à améliorer le statut juridique des femmes et, plus remarquablement, leur rôle dans le leadership religieux dans le pays. Contre toute opposition des factions islamistes extrémistes, le Roi Mohammed VI a aussi procédé à une dynamique graduelle de réformes du code de la famille ( Mudawana ) en garantissant aux femmes des droits consolidés en matière de divorce, entre autres, tout en leur assurant un statut égal à l'homme au sein de la cellule familiale. Depuis 2005, et sur ordre Royal, le ministère des Habous et des Affaires islamiques du Maroc a procédé à l'institution des « Murshidates ». Contournant les préceptes conservateurs de la tradition juridique islamique, le Roi a introduit une nouvelle fonction connue sous le nom de « Murshidates » (guides religieux féminins), qui vient consolider et institutionnaliser le rôle de la participation féminine dans l'espace religieux. Les Murshidates ont un rôle d'encadrement, d'orientation, d'information et de sensibilisation religieuse tout en favorisant la modération, la tolérance islamique et la lutte contre toute forme de radicalisation.
Selon Krista Londres Couture : « ce développement révolutionnaire a donné lieu à une dynamique ayant fait avancer la cause féminine au Maroc en permettant aux femmes de devenir des agents du changement positif au sein de leurs communautés à travers le Royaume ». L'institution des Murshidates demeure néanmoins un concept difficilement transposable dans d'autres sociétés, dans la mesure où Sa Majesté le Roi est dépositaire d'un statut unique en sa qualité de Commandeur des croyants. Cela dit, le Roi de Jordanie bénéficie d'un statut similaire dans son pays. Certains gouvernements du Golfe ont également des capacités leur permettant d'introduire des réformes religieuses via des institutions étatiques. La haute institution religieuse égyptienne Al-Azhar Al Sharif, source de conseils et d'inspiration pour les musulmans à travers le monde, a également le pouvoir nécessaire pour faire avancer l'interprétation des principes juridiques islamiques. Puisque tous ces pays ont été sources de recrues pour des organisations terroristes comme l'EI, et partagent tous l'intérêt de les combattre, leurs dirigeants et leurs institutions respectives devraient méditer le modèle marocain dans le but de l'adopter à leurs contextes respectifs. Le leadership religieux féminin a également fait l'objet d'un intense débat parmi les musulmans en Occident. En 2005, la théologienne musulmane américaine Amina Wadud a suscité une vive controverse en dirigeant la prière du vendredi devant une assemblée mixte d'environ 60 femmes et 40 hommes. Bien que certaines communautés musulmanes américaines aient considéré ses actions comme une violation de la loi islamique, elle a également gagné un soutien grandissant dans son pays ainsi qu'en Europe. Elle a même commencé à recevoir de l'appui à travers les anciens bastions de l'Islam. Entre les efforts progressistes comme ceux déployés par Wadud dans le monde occidental et les débuts de réformes similaires initiées par le Maroc, il est possible d'envisager une nouvelle dynamique, de sorte que la vie communautaire musulmane traditionnelle propose un modèle alternatif pour les femmes musulmanes, qu'elles soient converties ou nées musulmanes. Pour faire progresser ces efforts, il est urgent de consolider la fondation d'une grande coopération internationale visant à lutter et à vaincre les djihadistes en Syrie et en Irak, ainsi que les idées qu'ils tentent de promulguer d'une efficacité alarmante et à grande échelle ❚
Par Ahmed Charai & Joseph Braude


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