Cette mesure intervient dans un contexte d'inflation maîtrisée et d'incertitudes économiques persistantes à l'échelle mondiale. En ramenant son taux directeur à 2,5 %, Bank Al-Maghrib adopte une approche proactive pour soutenir la croissance économique dans un environnement global incertain. La Banque centrale assure qu'elle continuera de suivre de près l'évolution de la conjoncture économique et ajustera ses décisions en conséquence pour garantir une stabilité à long terme. Sur la scène internationale, bien que l'économie mondiale fasse preuve de résilience, les perspectives restent floues. Les tensions géopolitiques, les conflits régionaux et les politiques économiques annoncées par les Etats-Unis augmentent le niveau d'incertitude. Quant à l'inflation, elle tend à converger vers les objectifs des banques centrales, mais de manière irrégulière. Inflation en baisse Au niveau national, l'inflation poursuit sa décélération amorcée au deuxième trimestre de 2023. Bank Al-Maghrib prévoit un taux d'inflation moyen de 1% en 2024, après les 6,1 % enregistrés en 2023. À moyen terme, elle devrait se stabiliser autour de 2,4 % en 2025 et de 1,8 % en 2026. La composante sous-jacente de l'inflation, qui traduit les tendances fondamentales des prix, suivra une trajectoire similaire. Croissance économique. Un rebond progressif La croissance nationale devrait atteindre 2,6 % en 2024, freinée par un repli de 4,6 % de la valeur ajoutée agricole en raison des conditions climatiques défavorables. Toutefois, grâce à une amélioration de la production agricole et à une croissance non agricole solide, l'économie marocaine rebondirait à 3,9 % en 2025 et 2026. Echanges extérieurs. Des perspectives positives Les exportations de biens, après une quasi-stagnation en 2023, devraient progresser de 5,5 % en 2024 pour atteindre 8,9 % en 2026. Cette amélioration serait principalement tirée par le secteur automobile, dont les ventes atteindraient 200 milliards de dirhams en 2026, et par la reprise des phosphates et dérivés, estimée à 100 milliards de dirhams. En parallèle, les importations augmenteraient de manière progressive, soutenues par l'essor des biens d'équipement nécessaires aux projets d'infrastructure. La facture énergétique, quant à elle, devrait diminuer de 6,9 % en 2024 grâce à la baisse des cours du pétrole et rester maîtrisée les années suivantes. Par ailleurs, les recettes de voyages et les transferts des MRE continueraient d'évoluer favorablement pour atteindre respectivement 128 milliards de dirhams en 2026. Dans ce contexte, le déficit du compte courant resterait contenu à 1 % du PIB en 2024 et sous 2 % au cours des deux prochaines années. Finances publiques. Réduction progressive du déficit budgétaire La dynamique budgétaire s'améliore grâce à une hausse des recettes fiscales (+13,6 % sur les dix premiers mois de 2024). Malgré une augmentation des dépenses (+7,4 %), le déficit budgétaire devrait se situer à 4,5 % du PIB en 2024, avant de se réduire progressivement à 4,2 % en 2025 et 3,9 % en 2026. Liquidité bancaire et réserves de change Le besoin de liquidité des banques continuerait de croître pour atteindre 192,3 milliards de dirhams en 2026, en lien avec l'expansion de la monnaie fiduciaire. Toutefois, les réserves de change se renforceraient progressivement pour s'établir à 400,2 milliards de dirhams, équivalant à 5 mois et 8 jours d'importations de biens et services.