L'Observateur du Maroc. Comment se porte le secteur de la logistique aujourd'hui au Maroc ? Les objectifs de la stratégie logistique 2015 sont-ils atteignables ? Abdelali Berrada. Aujourd'hui, on parle plutôt de l'échéance 2018 compte-tenu du retard accusé. Les deux ans de retard doivent être relativisés. Elles ont permis de recadrer toute la stratégie du secteur. Et l'AMDL met aujourd'hui les bouchées doubles. Certains objectifs fixés à l'année prochaine ont été un peu repoussés. En fin de compte, l'essentiel c'est d'y arriver Aujourd'hui, nous avons une profession qui a atteint un niveau de maturité certain. Mais tant que nos entreprises n'externalisent pas , le secteur ne peut se développer. La logistique est portée par les la grande distribution, les multinationales et les grandes structures industrielles. seulement une poignée d'entreprises, représentant 10 et 15% de la distribution moderne, qui externalise. Tout le reste continue encore à fonctionner selon des schémas traditionnels. Rares sont les PME qui franchissent aujourd'hui le pas. Nous avons toujours cette culture d'intégration. Plus j'intègre, plus j'ai de la marge de manoeuvre, on oublie que cela fait perdre non seulement le temps mais aussi de l'argent. Toutes les études prouvent qu'externaliser permet d'optimiser les coûts. Et ces coûts ne peuvent baisser que par les volumes. L'offre est là, mais la demande est encore faible. On parlait d'une réduction de nos coûts logistiques de 20% à 15% du PIB à l'horizon 2015. Est-ce toujours tenable ? Ces coûts seront plutôt atteignables en 2018. On attend les études qui seront publiées par L'Observatoire de la compétitivité logistique qui vient à peine de se mettre en place. Une chose est sûre, cette optimisation ne peut se faire qu'à travers les procédures douanières nécessaires et la mise en place des 112 plateformes tant attendus dans les 18 villes du royaume. Quels sont les obstacles qui subsistent encore aujourd'hui ? L'informel tue le secteur. De nombreuses entreprises choisissent délibérément d'agir de la sorte. Elles préfèrent disposer de leurs propres entrepôts, chauffeurs et camions, ce qui leur permet plus de discrétion vis-àvis des autorités, notamment du fisc. A mon avis, les pouvoirs publics n'ont pas clarifié les règles du jeu en matière de normes. À part les entrepôts des prestataires étrangers qui respectent les normes internationales, beaucoup de prestataires, notamment ceux de l'informel ne répondent absolument pas aux normes. Il faut imposer des règles ce qui poussera les entreprises à externaliser. Le foncier doit également être à un prix plus abordable pour permettre aux acteurs d'aller investir dans des locaux moins chers leur permettant d'améliorer leurs performances. Logismed met le cap sur l'Afrique, pourquoi ? Le comité stratégique du salon a décidé de mettre l'Afrique à l'honneur pour cette édition 2014. Nous croyons que l'Afrique est un marché porteur d'avenir pour le Maroc et qu'il répond aujourd'hui aux besoins des professionnels. La dimension africaine se justifie notamment par la volonté de chercher de nouveaux relais de croissance. Notre développement se fait certes principalement avec l'Europe, mais avec la crise, il devient de plus en plus clair que l'Afrique est une sérieuse alternative. L'ambition est de promouvoir l'offre logistique marocaine vis-à-vis de nos voisins africains. Maintenant qu'on a affiché cette ouverture vers l'Afrique, nous explorons les possibilités d'exporter le concept du salon en Afrique. Une étude de faisabilité est en cours ❚ Lire aussi :