Tentant de justifier le salaire qui lui est mensuellement versé de l'argent des contribuables algériens, le prétendu «wali» de Tindouf voulait aller voir ce qu'il se passe dans la mine de «Gharat Jbilate». Mal lui en a pris. Dès que le bruit de ce déplacement a couru dans les camps de la honte, des jeunes originaires de la tribu Rguibat-Souaad ont tout fait pour lui barrer la route et ils y sont facilement parvenus. Dimanche 11 février, les protestataires ont d'abord mis le feu à des pneus au niveau de l'intersection des routes qui mènent vers Rabouni et «Gharat jbilate», avant d'aller en faire de même devant notamment ce que le Polisario considère comme sa «direction de la sécurité et de la documentation». Cette nouvelle révolte, qui s'ajoute à bien d'autres, a été enclenchée après la «condamnation arbitraire» par le tribunal algérien de Tindouf, à 5 ans de prison ferme, de leur cousin de tribu Ahmed Ould Ben Ali pour «trafic de drogue». Les protestations se sont poursuivies lundi pour forcer les geôliers de la prison dite «Tindouf-ville» de libérer le prisonnier. Ce genre d'action est révélateur de l'atmosphère électrique qui règne à Tindouf, considéré par les jeunes séquestrés comme une prison à ciel ouvert. Aux dernières nouvelles, le wali a été forcé de rebrousser chemin même s'il avait appelé des renforts. Il devra donc trouver autre chose pour justifier son salaire auprès de ses employeurs au Plais d'El Mouradia. Les protestataires, eux, ont été dispersés par la force, comme c'est le cas à chaque révolte.