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Joel Edgerton « Les réalisateurs talentueux sont ceux qui vous manipulent dans le bon sens »
Publié dans L'observateur du Maroc le 30 - 11 - 2023

En tant que membre du jury, quels sont vos critères pour juger un film ? Quel genre de film vous parle le plus ?
J'ai toujours pensé que l'art n'est pas une compétition, et particulièrement quand vous devez visionner plusieurs films très divers et différents, c'est dur de comparer l'un et l'autre. Ceci étant, c'est très bénéfique pour les jeunes réalisateurs de montrer leurs films, et le fait d'être primé veut énormément dire pour leur avenir en tant que futurs réalisateurs. Et juste le fait de projeter leur film devant un public, c'est une bonne chose.
Je ne vais pas m'opposer au fait qu'un festival attribue des prix, mais être membre d'un jury est une responsabilité un peu bizarre parce que je ne sais pas généralement ce qu'un film signifierait pour moi jusqu'à ce que je le voie. En fait, je ne suis pas à la recherche d'une chose en particulier, comme une sorte de genre, ou une histoire...mais ce qui m'intéresse, c'est la confiance du réalisateur, la manière de présenter son film, de ce qu'il essaie d'accomplir.
Vous pouvez déceler le talent du cinéaste dans certains films même s'il y a un peu de confusion, ou plusieurs histoires en une. Mais je pense que les vraies histoires révèlent le niveau de talent du réalisateur ou du scénariste s'ils ont une bonne compréhension de leur film, s'ils savent exactement ce qu'ils veulent, si leur histoire colle à ce qu'ils voudraient accomplir.
En fait, c'est difficile de dire quel genre de films me touchent. Je n'ai pas la réponse à cela, il y a quelques films que j'ai vus, certains très inorthodoxes même, d'autres vous font vivre des moments imprédictibles et qui soudainement vous font sentir des choses auxquelles vous ne vous y attendez pas du tout. Je pense que les réalisateurs talentueux sont ceux qui ont une certaine identité, parce qu'ils parviennent à vous manipuler dans le bon sens, ou alors ils vous permettent de rentrer dans le film avec votre propre expérience.
Dans le thriller « The Stranger » (2022) inspiré de faits réels de Thomas M. Wright, vous incarnez Mark, un agent infiltré qui cherche à faire condamner Henry, le suspect pour le meurtre non résolu d'un enfant de 13 ans. Comment avez-vous préparé un personnage assez sombre ?
Tout d'abord, c'est un film inspiré de l'affaire Daniel Morcombe très médiatisée en 2003 et qui aborde des choses sombres à propos des enfants, et je crois que je n'aurais jamais pu faire ce film si je n'étais pas devenu récemment père moi-même.
Pour ce qui est du processus de préparation, c'était plutôt intéressant. Vous savez, chaque réalisateur est très différent, chacun s'intéresse à un aspect particulier chez vous, qui va correspondre à ce qu'il cherche dans le personnage. Il peut s'agir d'un tempérament calme, agité, d'un mouvement, du chaos, de la tranquillité, ...peu importe, je crois qu'on est capable de tout : colère, tendresse, ... en fait, ça dépend de ce que le réalisateur attend de vous et de la raison pour laquelle il vous a choisi.
Avec « The Stranger » qui est une adaptation du livre de Kate Kyriacou « The Sting : the Undercover Operation that Caught Daniel Morcombe's Killer, c'était un peu différent car pendant la lecture du scénario, lorsqu'on préparait ce personnage, on a fait beaucoup de recherches sur les vraies personnes impliquées dans l'histoire. Et pour pouvoir incarner ce personnage, j'ai dû perdre énormément de poids. Lorsque le réalisateur m'a montré la photo de Mark, le personnage que j'allais incarner, j'ai vu la photo d'un chien maltraité. L'idée c'était de plonger dans un univers où les personnes était affamées pendant des mois, et ça, c'était l'image qu'il avait de ce personnage pour moi. Et juste le fait qu'il me montre cette photo m'a beaucoup parlé, beaucoup plus que s'il avait discuté longuement et plus profondément avec moi.
Qu'attendez-vous généralement d'un réalisateur ?
J'aime beaucoup les réalisateurs confiants qui savent exactement ce qu'ils veulent, ils sont une telle expérience du cinéma, ils sont créatifs, inventifs, et vous pouvez apprendre énormément avec eux. Mais j'aime aussi ceux qui sont dans un esprit de collaboration, ceux qui savent instaurer un environnement sain sur le tournage, ceux qui accordent de l'importance à l'histoire, tout comme moi d'ailleurs.
Vous avez des réalisateurs comme Paul Shrader par exemple - avec qui j'ai tourné « Master Gardener » - qui ne parlent pas beaucoup sur le tournage. Mais si vous lui posez une question, il ne s'arrête pas, et du coup, vous pouvez avoir une longue conversation avec lui et apprendre énormément de choses. En fait, Son scénario est précis et concis, il est très efficient quand il s'agit de mots ou d'idées. Il a une seule idée de l'histoire et il l'exploite avec quelques personnages, mais il choisit les bons acteurs qui vont matcher avec cette histoire.
Vous êtes aussi scénariste, vous avez réalisé en 2015 votre premier film, The Gift, un thriller psychologique avec Jason Bateman et Rebecca Hall. Quel genre de réalisateur êtes-vous ?
Je ne parle pas beaucoup, cela dit, j'aime avoir une sorte de conversation avec les acteurs. Des fois je suis un peu descriptif, et ce que j'ai appris en faisant mon premier film, c'est que si vous parvenez à avoir de bons acteurs, alors une grande partie du problème est résolue. Au lieu d'imposer mes idées sur le tournage, c'est impératif pour moi de voir ce que les acteurs ont à proposer d'abord, parce que ça facilite énormément les choses et le rendu final est beaucoup plus intéressant.


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