GENÈSE « Beaucoup de personnes ignorent que l'Université Al Akhawayne est née d'une action de solidarité. Celle du roi Saoudien Fahd bnou Abdelaziz envers le Maroc. Ceci suite à une éventuelle catastrophe écologique qui aurait pu être causée par l'accident fâcheux d'un navire iranien au large des côtes marocaines, dans le début des années 90. Le roi saoudien était en effet le premier à répondre à l'appel de détresse lancé par Feu Hassan II à la communauté internationale en faisant un généreux don au royaume. Ce dernier a été destiné à l'assainissement du déversement de pétrole. Finalement, la catastrophe n'a pas eu lieu et le nettoyage n'a pas été réalisé. Le vent ayant éloigné la menace et Hassan II, qui mourrait d'envie de construire une université sur le modèle américain, saisit l'occasion et propose à son ami le roi saoudien de réorienter cet argent vers le projet de l'Université Al Akhawayne. Les travaux seront lancés en 1993. Au bout de 18 mois, un record, Al Akhawayne ouvrira ses portes et accueillera ses premiers étudiants le 16 janvier 1995 », raconte Dr Cherif Belfquih, directeur exécutif en charge de la communication à Al Akhawayne. « Une histoire de solidarité qui marquera l'institution et son avenir autant qu'incubateur d'associations et d'action sociale et civique », explique le responsable, en marge de l'organisation de le 17e édition de l'évènement annuel « Fun Run » le 5 avril 2014 à Ifrane.GEN UNE UNIVERSITE CERTIFIEEÈSE «Le Bachelor en administration d'entreprises de notre université est le premier programme accrédité EPAS en Afrique », affirme, avec fierté, Dr Wafa El Garah, Doyenne de la Business School d'Al Akhawayn. Une accréditation valeureuse qui permet, d'après la responsable, à la faculté et à l'université d'assoir sa notoriété à l'échelle internationale. Déjà accrédité en 2010, le Bachelor d'Administration d'Entreprises s'est vu renouveler son accréditation en 2013 par la prestigieuse EPAS, instance internationale indépendante d'évaluation et labellisation des diplômes gérée par the European Foundation for Management Development (EFMD). « Ce label qualité est une garantie internationale octroyée aux meilleurs programmes dans le domaine de gestion d'entreprises», insiste la doyenne. Rappelons que le programme a été réévalué sur plusieurs critères à savoir les objectifs, les résultats escomptés, le contenu, les ressources institutionnelles, les ressources humaines. Toujours d'après la responsable, ce renouvellement de confiance confirme la qualité du contenu du programme, la qualité du corps enseignant et la qualité du mode d'organisation. « Nous sommes en phase avec les plus haut standards internationaux » ajoute, tout sourire, Dr El Garah. Ambitieuse, l'université Al Akhawayn aspire, dans le cadre de sa vision 2020, à faire partie du Top 15 des universités africaines. Après EPAS, l'institution a entamé un nouveau processus pour l'obtention de l'accréditation de l'ACCSB (Association to Advance Collegiate Schools of Business) considérée comme le gold standard dans l'enseignement supérieur. PREMICES SOLIDAIRES Tout commence au lendemain des inondations catastrophique dont à été victime la localité d'El Hajeb en 1997, durant l'un des plus tristes week-end de son histoire. Sur leur chemin de retour à l'université, les étudiants d'Al Akhawayne constatent, avec frayeur, l'ampleur des dégâts. Plus de 16 morts, 60 disparus, de nombreux blessés et des centaines de sans abri... Le déclic s'opère aussitôt et les jeunes étudiants se mobilisent pour aider la population sinistrée. Après cette catastrophe naturelle, « Hand in hand » déjà lancée en 1996, voit ses rangs renforcés et son action amplifiée. Au bout de 17 ans d'existence, l'association a instauré le Fun Run (course solidaire) en tant qu'événement annuel incontournable. « D'importants fonds sont levés à l'occasion pour financer de nombreux projets de développement durable en faveur de la région et de ses populations », nous explique Camelia Nejjar, présidente de l'association avant d'ajouter : « Hand in hand a pour objectif de contribuer à l'amélioration des conditions de vie de la population nécessiteuse d'Ifrane et sa région. Elle permet aux étudiants, aux enseignants et au personnel de l'université ainsi qu'aux sponsors nationaux et internationaux d'aider les personnes démunies. Des projets tels que Madrasti Lhilwa, Dar Talib, Big Brother-Big Sisters, permettent de venir en aide aux enfants et aux personnes nécessiteuses et malades ». Cette année, le 17e Fun Run organisé le 5 avril 2014, a comme objectif de lever 1.100.000 dirhams pour financer la réhabilitation et la mise à niveau de l'école Adghagh Ain Mersa, dans la région avoisinant Ifrane. « Nous aspirons à offrir aux 122 élèves de cette école un endroit propice à l'éducation et à l'apprentissage », explique la jeune présidente. RESPONSABILITE SOCIALE VERSION AL AKHAWAYN « Nous voulons surtout changer cette image d'université élitiste, déconnectée de son environnement et en décalage avec le vécu des populations locales. Al Akhawayne a toujours été une institution civique qui concrétise la responsabilité sociale avec une approche multidimensionnelle », argumente avec conviction Cherif Belfquih. Par multidimensionnelle, le responsable entend les différents niveaux sur lesquels l'université mène ses nombreuses actions. Pour commencer, le responsable cite les aides financières accordées aux étudiants excellents et dont les parents justifient d'un faible revenu. « L'université propose des bourses de mérite attribuées chaque semestre. Plus de 220 sont accordées pour le semestre en cours », confirme-t-on. Pour inculquer la solidarité à ses étudiants, Al Akhawayne intègre également dans son cursus un module de 60 heures d'engagement communautaire obligatoire pour tous les étudiants et conditionne l'obtention de leur diplôme. « Ces heures peuvent être investies dans la réalisation d'un projet à vocation sociale, au sein d'une association ou en tant que volontaire pour des opérations d'assistance aux personnes en situation fragile », détaille le responsable. Toujours dans ce sens, l'université a lancé, il y 12 ans, le Centre d'Azrou pour le Développement Communautaire. Un projet qui profite à plus de 3000 résidents locaux chaque année à travers des programmes d'accompagnement et d'apprentissage dans les métiers de la santé, l'éducation et la formation. « Ce centre a permis de changer la vie de la population locale et des bénéficiaires en leur apprenant des métiers, en les formant et en les préparant à l'intégration du marché du travail. Au-delà de son rôle social, il représente un véritable tremplin pour les jeunes, pour les enfants et pour les femmes », note Souad Benbella, la directrice du centre. Un engagement social que l'on retrouve également chez les étudiants actifs au sein d'associations estudiantines de solidarité telles «Hand In Hand», «Rotaract Ifrane » et « Leo Club ».