Le conseil du gouvernement vient d'approuver le projet de loi n°83.21 portant sur la création de sociétés régionales multiservices. L'objectif de trouver une solution adéquate aux problématiques rencontrées dans les secteurs de la distribution de l'eau potable, de l'électricité et de l'assainissement de l'eau notamment celle liée à la multiplicité des acteurs impliqués dans la gestion de ces services. L'idée aussi est d'aller vers l'efficacité et l'efficience des investissements publics et doter chaque région d'une SRM dans la cadre de la réforme enclenchée depuis juillet 2021 du système actuel à travers la signature d'un mémorandum d'entente entre le ministère de l'Intérieur, le ministère de l'Economie et des finances, le ministère de l'Energie, des mines, de l'eau et de l'environnement, d'une part, et l'Office national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE), d'autre part. En 2027, le gouvernement a l'intention de revoir tous les contrats de gestion déléguée de Redal, Lydec, Amendis...qui arrivent à échéance. Ils ne seront donc pas renouvelés. Pour l'ONEE, le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas a expliqué à l'issue du conseil du gouvernement, que l'office va conserver ses missions durant cette étape de transition vers la gestion déléguée via ces sociétés afin de promouvoir la gouvernance et d'accompagner la régionalisation avancée et la déconcentration. Néanmoins, ce projet de loi ne semble pas plaire à tout le monde. La fédération nationale de l'eau potable affiliée à l'UMT (FNEP-UMT) le fustige. Elle explique ainsi que la décision a été prise sans aucune concertation avec les syndicats. Aussi, la fédération estime qu'en dépit des bonnes performances enregistrées par l'ONEE au niveau de la gestion des services concernés, l'Etat continue de le mettre dans une situation délicate et ce, à travers le retard dans le paiement de la TVA ou encore les arriérés de consommation des administrations publiques...sans parler de la fixation du coût du mètre cube d'eau qui empire la situation et reste insuffisant aujourd'hui pour couvrir les coûts de production et de distribution. Pour la FNEP-UMT, la création des SRM n'est que le début d'une privatisation des services publics de distribution, notamment celui de l'eau potable, ce qui n'est pas sans risques. D'autant plus, que l'article 3 du texte approuvé par le Conseil de gouvernement limite à 10% le taux de participation de l'Etat et donc l'ouverture du capital au secteur privé. «la privatisation des services publics de distribution d'eau et d'électricité est très dangereuse et aura un impact négatif sur le citoyen », alerte la FNEP-UMT.