La Commission électorale afghane (IEC) doit annoncer ce mardi 25 août les premiers résultats partiels du scrutin présidentiel de jeudi dernier. Les équipes de campagne d'Hamid Karzaï et de son ancien ministre des Affaires étrangères Abdullah Abdullah se déclarent, depuis le lendemain du scrutin, en tête de la seconde présidentielle de l'histoire de l'Afghanistan. Depuis, le candidat Abdullah Abdullah a accusé l'équipe d'Hamid Karzaï de fraudes massives. Un second tour L'issue du scrutin offre deux hypothèses. La première est une victoire d'Hamid Karzaï au premier tour avec, pour Abdullah Abdullah, un score honorable qui l'installerait comme principal opposant et lui laisserait une option pour la prochaine présidentielle. L'autre hypothèse est un second tour entre les deux hommes avec, selon plusieurs sources diplomatiques et experts, le risque d'une défaite pour Abdullah Abdullah. Un règlement à l'amiable Les accusations de fraudes massives, la participation moyenne voire faible et le manque d'observateurs dans certaines régions font douter de la crédibilité du scrutin, et renforcent selon certaines sources l'hypothèse d'un règlement à l'amiable. Officiellement, les deux camps nient toutes négociations. Pour le candidat Abdullah Abdullah, travailler dans un futur gouvernement Karzaï serait "une perte de temps et participer à un gouvernement corrompu", selon le porte-parole de campagne Sayed Aqa Fazil Sancharaki. La création d'un poste de Premier ministre Mais en coulisses, "les tractations vont bon train pour qu'Abdullah accepte une défaite au premier tour", explique un diplomate occidental. Une négociation qui "peut dépendre de ce qu'il obtient en échange", ajoute le diplomate, confirmant ainsi l'hypothèse de la création d'un poste de Premier ministre par le gouvernement afghan. Au printemps, Abdullah Abdullah avait affirmé que Hamid Karzaï lui avait proposé de lui donner ce poste s'il acceptait de se retirer du scrutin. "Les premiers résultats (partiels) communiqués par l'IEC mardi pourraient refléter le résultat de ces tractations", estime le diplomate. Mais la Commission n'a rien annoncé pour l'instant, pas même le taux de participation, que les observateurs prévoient sous les 50%.