La Chine vient d'enregistrer son premier défaut de paiement sur le marché obligataire local, le fabricant d'équipements pour l'énergie solaire, Chaori Solar, se trouvant dans l'incapacité de payer une échéance d'intérêts (Rmb89.8 millions, l'équivalent de 14.7 millions de dollars américains) sur un emprunt contracté il y a deux ans. Ce défaut crée un précédent qui devrait amener le marché de la dette de la deuxième économie mondiale à respecter une discipline plus stricte en termes de fonctionnement. La croyance confirmée à plusieurs reprises que le gouvernement court toujours à la rescousse des emprunteurs en difficulté a encouragé les investisseurs à prêter de l'argent à des taux artificiellement bas aux entreprises fragiles. Cela a alimenté un amoncellement de mauvais investissements et une hausse des niveaux d'endettement en Chine. Chaori n'a pas encore manqué le paiement de l'échéance du mois de mars, dû le 7 mars, ce qui signifie que l'entreprise pourrait encore être renflouée comme elle l'a été dans le passé. Les obligations elles mêmes n'ont pas été négociées depuis juillet. Plusieurs sociétés dans le secteur des fiducies ont échappé de justesse à la faillite en janvier dernier lorsque des investisseurs dans un produit soutenu par des prêts à une société de charbon ont été sauvés quelques jours avant l'échéance. « Un défaut de paiement serait une bonne chose pour le développement du marché des obligations d'entreprises », a déclaré Ivan Chung, agent de crédit chez Moody's. « Les investisseurs ont tout simplement acheté des obligations avec les rendements les plus élevés. Le prix ne reflète pas le risque ». Des entreprises chinoises n'ont pas pu payer des échéances d'intérêt sur des obligations, ce qui serait classé comme un défaut de paiement dans les marchés développés. Mais les sauvetages ont finalement toujours été fournis par des tiers. Le marché obligataire chinois a connu un boom en partie grâce au stimulus package lancé en 2009. L'encours de la dette des entreprises a atteint Rmb8.7 trillions à la fi n de janvier contre Rmb800 milliards à la fi n de 2007, selon Bank of America Merrill Lynch ❚