«Fruit d'une collaboration entre le Maroc et les Etats unis dans le cadre du Millennium Challenge Account, la zone industrielle de Bouznika va donner l'impulsion à des zones de nouveau genre respectueuse de l'environnement, mieux intégrée et gérée, avec un cahier très précis et des exigences en terme de pré-valorisation avec la sécurisation des projets industriels déjà en place », confie à l'observateur du Maroc et d'Afrique, le ministre l'industrie et du commerce, Ryad Mezzour à l'occasion du démarrage des travaux d'extension de la zone industrielle «Bouznika Park Industries». Il ajoute aussi que «ce modèle est un exemple qui va être dupliqué voire même généralisé dans les autres zones industrielle ». Ce projet, qui s'étend sur 25 hectares, est réalisé dans le cadre d'une convention selon un modèle de partenariat public-privé. Selon Malika Laasri la directrice générale de l'agence MCA-Morocco, partenaire de ce projet, l'objectif est drainer des investissements industriels privés de l'ordre de 75 millions de dollars et de générer 4.000 emplois directs. «Pour chaque dollar engagé par le public, 18 dollars d'investissements sont générés, ce qui est un ratio non négligeable», indique t-elle. Un modèle à dupliquer La partie publique, qui couvre le projet à hauteur de 5 millions de dollars, a mis à la disposition du privé un foncier mobilisé, assaini et raccordé aux infrastructures hors sites effectivement réalisées (réseaux d'eau potable, d'électricité et d'assainissement, construction d'une station d'épuration des eaux usées, d'un complexe hydraulique et de voies d'accès, à savoir un pont sur l'Oued de Bouznika et un accès secondaire de secours). De son côté, le partenaire privé représenté par Cap Holding va mobiliser un investissement de près de 11 millions de dollars et s'engage à réaliser les aménagements in-site, assurer la commercialisation du site à des prix attractifs, gérer la zone selon les hauts standards de qualité, proposer une offre de services à valeur ajoutée et respecter les normes sociales et environnementales. «Nous avons déjà sécurisé deux importants investissements. Le premier, de 250 millions de DH, dans l'agroalimentaire, générera plus de 400 emplois. Le deuxième, du même montant, dans la plasturgie, emploiera plus de 300 personnes», souligne Chakib Alj, co-fondateur de Cap Holding. En dehors de Bouznika Park Industries, deux autres projets relevant de la composante « Sites pilotes », ont été attribués à un autre groupement constitué de Axa Assurance, la Caisse Marocaine des Retraites (CMR), FYM Holding et IRG Partners selon un modèle de PPP. Il s'agit notamment des parcs industriels de HadSoualem et Sahel Lakhyayta dont les conventions liées à l'aménagement, la commercialisation et la gestion ont été signées. Ces deux zones sont assainies et mobilisées par le gouvernement et les travaux de raccordement aux différents réseaux hors-site ont démarré en décembre 2019et ont atteint, pour certaines composantes, un taux de réalisation physique de 100%. Les partenaires du privé prévoient un investissement de près de 42 millions de dollars. Ryad Mezzour note que ces deux parcs industriels de HadSoualem et Sahel Lakhyayta devraient drainer des investissements privés industriels de l'ordre de 358 millions de dollars et générer 23.000 emplois directs. De son côté Kyeh Ki, vice-présidente adjointe principale à Millenium Challenge Corporation (MCC) précise que cette composante « Sites pilotes » a pour objet l'élaboration d'un nouveau modèle de développement de parcs industriels durables et de revitalisation de zones industrielles existantes, privilégiant le PPP et la promotion de la durabilité environnementale et sociale. En gros, les trois sites industriels pilotes devraient abriter à terme 500 entreprises industrielles pour un investissement total prévisionnel de 486 millions de dollars et générer 27.000 emplois directs. Sur les 136 zones industrielles identifiées par le ministère, Mezzour révèle que 61 sont dans le doute. «Un emploi industriel génère de manière indirecte 3 ou 4 emplois qui permettent de dynamiser tout l'écosystème économique et sociale du pays. Or, il y a des zones industrielles qui sont loin d'atteindre les objectifs fixés au départ », tranche le ministre. Solution envisagée : «Un arbitrage est en train de se faire. Ces zones vont être soit réhabilitées, ou abandonnées. Tout dépend des possibilités de récupération de ces lots pour pouvoir les revaloriser », ajoute Mezzour.