"La majorité de TPE-PME se trouve aujourd'hui dans un état de surendettement et passent par une crise profonde ", lance d'emblée le président de la confédération marocaine des TPE-PME, Abdellah El Fergui. «Il n'y a aucun espoir en l'absence d'un programme de sauvetage », prévient-il. L'alerte a été émise à l'occasion de la Journée Mondiale des TPE-PME célébrée le 27 juin 2021. Selon les données des Nations Unies, les TPE-PME formelles et informelles représentent plus de 90 % de toutes les entreprises en moyenne, emploient 70 % de l'emploi total et produisent 50 % du PIB. Ces types d'entreprises sont des acteurs clés pour en tirer une reprise économique et verte. Les TPE-PME sont vitales pour atteindre les objectifs de développement durable, en particulier pour promouvoir l'innovation, la créativité et le travail décent pour tous le développement durable. Au Maroc, la crise sanitaire a plombé l'activité. Le constat est alarmant : «Nous assistons depuis fin 2020 à des faillites successives en raison du manque de soutien adéquat et de sources de financement qui auraient pu aider ces entreprises lors de la reprise des activités. La situation générale de cette catégorie d'entreprises au Maroc est catastrophique », déplore Abdellah El Fergui. Il ajoute aussi que la situation s'empire d'une année à l'autre. «Depuis 2013, nous n'avons pas cessé de demander aux ministres de l'Industrie et du Commerce et d'économie et des Finances, la nécessité de relancer la « Stratégie Nationale des TPE » qui a été lancée le 17 mai 2013 à la Bibliothèque Nationale à Rabat, en présence de 8 ministres, mais malheureusement, elle a été enterrée depuis. Le programme Royal « Intilaka » a été mis en place afin de permettre l'accès au financement pour les TPE moins de 5 ans, Auto-entrepreneurs et porteurs de projets à des conditions encourageantes. Les banques ne jouent pas le jeu et nous recevons des centaines de plaintes de la part des jeunes entrepreneurs qui peinent à accéder à ce mécanisme avec des dossiers qui trainent depuis plus d'un an sans avoir de réponse des sociétés de financement », explique le président de la confédération marocaine des TPE-PME. Un plan de sauvetage urgent Pour sauver les TPE et PME marocaines, la confédération mise sur l'accord signé récemment entre Bank Al-Maghrib et la société financière internationale IFC qui vise la promotion de l'accès des TPE-PME au financement. Les deux institutions entendent en effet, préparer une stratégie de financement des filières en accord avec les acteurs concernés du système bancaire marocain et de permettre aux Très Petites Entreprises et les Petites et Moyennes Entreprises d'accéder facilement au financement. « Nous, appelons le gouverneur de Bank Al-Maghrib à associer notre confédération aux concertations qui concernent l'accès des TPE-PME au financement et de ne pas se focaliser uniquement sur certaines institutions publiques et privées comme l'observatoire des TPME que Banque Al Maghrib préside », glisse Abdellah El Fergui qui propose aussi la mise en place d'un « comité national de suivie » composé de Bank Al Maghrib, du ministère des finances, du GPBM, la CGEM et de la Confédération Marocaine de TPE-PME pour le suivi et l'accélération de la mise en œuvre du programme intilaka.