Air Sénégal International a cessé d'opérer et a dû arrêter tous ses vols. «Cette fin d'exploitation est la conséquence inévitable de la situation créée par la partie sénégalaise qui a pris, malgré les multiples mises en garde de Royal Air Maroc, des décisions qui ont nui à l'existence même de sa compagnie nationale, à l'emploi du personnel et aux facilités de déplacement de ses passagers», dit Royal Air Maroc. Selon la compagnie marocaine, l'Etat du Sénégal a adopté depuis 2004 une attitude «inexplicable d'animosité déclarée envers Air Sénégal International». Cette hostilité s'était déjà manifestée à l'époque par le retrait de l'activité d'assistance au sol attribué par le pacte d'actionnaires à Air Sénégal International et, même, par l'interdiction signifiée à Air Sénégal International de pouvoir fournir cette assistance à d'autres compagnies. Plusieurs autres décisions, contraires aux intérêts de la compagnie Air Sénégal International ont été prises par les pouvoirs publics sénégalais. En octobre 2007, l'Etat du Sénégal a décidé, de manière unilatérale, de prendre le contrôle de sa compagnie nationale, avant d'évincer, abusivement selon la RAM, la compagnie de l'opération de pèlerinage de l'année 2008. Il y a eu également les procédures judiciaires engagées par l'Etat du Sénégal, et en particulier la saisie des comptes d'Air Sénégal International par l'AIBD (Aéroport international Blaise Diagne) au titre du paiement de la RDIA (taxes aéroportuaires), qui ont provoqué la réticence des loueurs d'avions. Plus encore, la situation de trésorerie d'ASI est impactée par le non paiement par l'Etat du Sénégal de ses dettes vis-à-vis d'Air Sénégal International et qui sont constituées par : .Les affrètements pour le compte de l'Etat du Sénégal pour un montant de 2,5 millions d'euros .Les excédents de TVA perçus par l'Etat du Sénégal pour 1,5 million d'euros .Le remboursement du préjudice subi par ASI du fait de son éviction abusive de la dernière opération pèlerinage. Les pouvoirs publics sénégalais ont ainsi pris la compagnie en tenailles entre la saisie des comptes pour non acquittement des taxes et le non paiement de leurs propres dettes vis-à-vis d'Air Sénégal International. Enfin, Royal Air Maroc avait proposé, en mars 2009, un projet de protocole d'accord comportant des propositions très généreuses et offrant une chance d'assurer la survie d'Air Sénégal International. Le partenaire sénégalais a non seulement opposé un silence absolu sur ce projet mais a privilégié la voie de la confrontation judiciaire à la recherche du dialogue.