L'uvre de J. G. Ballard est extrêmement riche et paradoxalement maigre en succès. L'écrivain anglais naît à Shanghai en 1930 où son père est en poste. Il est capturé en 1942 avec l'invasion de la Chine par le Japon. Cet épisode de sa vie, il le narre en 1985 dans «L'Empire du Soleil», porté à l'écran par Steven Spielberg. Il débarque, effaré, en Angleterre en 1946. Il intègre Leys School de Cambridge sans grande conviction. Il arrête tout, touche à la médecine puis à la littérature, mais rien ne lui réussit. Ou si. Il est séduit par le surréalisme. Mais il lui faut vivre. Le voilà engagé dans l'armée de l'air. Il est envoyé au Canada. Là, premier exercice de science fiction : la nouvelle «Passeport pour l'éternité». Au milieu des années 50, J. G. Ballard est marié. Il est père et doit nourrir sa famille. Il s'arrange et devient l'un des responsables du magazine scientifique «Chemistry and Industry». Il prend femme, enfants, clics et clacs et s'installe à Shepperton, près de Londres. En torturé, l'écrivain est saisi par cette bourgade où rien ne se passe, lieu insignifiant où l'optimisme n'y a pas droit de cité. Sa vie va progressivement se confondre avec les tirades qu'il réservait dans ses écrits à la société de consommation. J. G. Ballard passe pendant ce temps de la fiction visionnaire à la science-fiction où l'apocalypse est éloigné d'un revers de la main. C'est la nature qui règle ses comptes avec l'homme. Il enchaînera «Le Vent de nulle part», «Sécheresse», «La Foire aux atrocités». En 1964, il perd son épouse. C'est cette disparition qui le pousse à faire de l'écriture une profession. ça lui permettait de rester à la maison, entouré de ses enfants.